Lors de son entretien téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani, le président russe Vladimir Poutine a constaté qu'il existait une chance réelle de trouver une solution au problème nucléaire de l'Iran, a annoncé hier un communiqué du Kremlin. «Concernant le programme nucléaire iranien, M. Poutine a souligné qu'une chance réelle de résoudre ce problème datant de nombreuses années est apparue ces derniers temps», lit-on dans le communiqué. Le document indique par ailleurs que le «dirigeant iranien a hautement apprécié le travail effectué par la Russie au sein du groupe des six médiateurs internationaux». Depuis 2003, les médiateurs internationaux (Russie, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne) œuvrent conjointement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour amener Téhéran à suspendre ses travaux d'enrichissement d'uranium susceptibles de mettre en danger le régime de non-prolifération nucléaire. L'Iran reconnaît enrichir de l'uranium à 20%, mais affirme que ses activités nucléaires ont pour seul objectif de satisfaire les besoins du pays en électricité et radionucléides. «Dans ce contexte, la France a avancé quatre conditions pour un accord sur le nucléaire iranien», a annoncé le président François Hollande à l'issue de ses négociations avec les dirigeants israéliens dimanche. «Première exigence : mettre l'intégralité des installations nucléaires iraniennes sous contrôle international dès à présent. Deuxième point : suspendre l'enrichissement d'uranium à 20%. Troisième exigence : réduire le stock existant. Et enfin, arrêter la construction de la centrale d'Arak. Voilà les points qui sont pour nous essentiels comme garantie d'un accord», a déclaré le président français devant les journalistes à Jérusalem. Pas de négociations en cas de nouvelles sanctions US Téhéran se retirera des négociations avec les six médiateurs internationaux sur son programme nucléaire si le Congrès américain adopte des sanctions supplémentaires contre l'Iran, a rapporté hier la chaîne Press TV en référence au député iranien Mohammad Hassan Asafari. «Ces derniers temps, le Congrès américain ne cesse de s'appliquer à élargir les sanctions contre l'Iran. Notre décision est que si le Congrès approuve un tel projet de loi, les négociations (avec les Six, soit Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne) seront suspendues», a déclaré M.Asafari, de la commission pour la Sécurité nationale et la Politique étrangère. La semaine dernière, plusieurs membres du Congrès américain ont exprimé leur méfiance quant à des ententes éventuelles entre l'Iran et les Six et ont appelé à de nouvelles sanctions contre Téhéran. Néanmoins, le président américain Barack Obama et le secrétaire d'Etat américain John Kerry se sont déjà prononcés contre un durcissement des sanctions sur fond de négociations en cours.