L'élection présidentielle du 9 avril ne fait pas encore l'événement à Annaba cette semaine. Mis à part cette effervescence perceptible au niveau des sièges des partis Fln et Rnd au niveau du centre-ville, pour ne citer que ces deux formations politiques, rien n'est venu changer les habitudes des habitants de cette ville. Autre point de convergence des militants des deux partis cités, et de bien d'autres membres du mouvement associatif local, le siège de la direction de campagne du candidat Bouteflika, qui est situé en plein Cours de la révolution et qui est particulièrement fréquenté les après-midi. Depuis trois semaines environ, le célèbre hôtel d'Orient est devenu le lieu fédérateur des pro-Bouteflika, comme on aime les désigner ici. C'est en effet auprès de Mohamed Tayeb Laskri, qui n'est autre que le recteur de l'université Badji Mokhtar, que les uns et les autres viennent s'enquérir de l'évolution des préparatifs de la précampagne. Enfant de la ville, cet universitaire est arrivé, avec le concours actif du député indépendant et président en titre de l'USM Annaba, Aïssa Menadi, ainsi que de celui de Smaïn Kouadria, secrétaire général du conseil syndical d'ArcelorMittal El Hadjar, à attirer le maximum de citoyens susceptibles de l'assister dans sa mission. Une tâche qui n'est pas sans contrainte, le plus important étant de se défaire des «opportunistes de tout poil» qui trouvent en la circonstance le moyen de se rapprocher des personnalités impliquées dans cette élection. M. Laskri affirme pour sa part qu'il a signifié clairement à certains d'entre ces prédateurs que leur aide n'est pas du tout appréciée et qu'il préfère de loin celle venant spontanément de simples citoyens, hommes et femmes de différentes conditions sociales, mais portant l'Algérie dans leur cœur. Les jours qui viennent ne manqueront pas d'être particulièrement mouvementés dans cette ville qui a la particularité d'être le lieu où est née et a grandi Louisa Hanoune, l'autre candidate à l'élection présidentielle. Celle-ci n'a pas encore désigné ses représentants au niveau local, mais cela ne saurait tarder, affirme un membre de la famille de la secrétaire générale du Parti des travailleurs.