Après le chef du RND, Ahmed Ouyahia, c'est autour de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, d'écarter l'existence d'un projet portant création d'un nouveau parti politique par le frère du président de la république, Saïd Bouteflika. Néanmoins, si ces deux responsables, faisant partie de la même équipe gouvernementale convergent concernant cette question, ils divergent, par contre, sur le principe de l'amnistie générale. Abdelaziz Belkhadem a animé une conférence de presse hier à l'issue de la réunion de l'instance exécutive du parti. Il ne manquera pas de commenter les informations non confirmées faisant état de la création d'un nouveau parti politique qui menacerait l'existence même de la coalition présidentielle. Catégorique, il annoncera : « Il n'y a aucun projet de création de parti politique proche du président de la république. » Se voulant plus précis, il affirme encore : « Je n'ai pas connaissance d'une formulation d'un parti politique avec une demande d'agrément », a tonné le SG du FLN, avant de s'interroger : pourquoi Bouteflika aurait-il besoin d'un autre parti politique ? Qu'est-ce que nous n'avons pas fait et qu'un autre parti peut réaliser ? Le chef de l'Etat, de l'avis de Belkhadem, avait besoin de partis pour une assise politique afin de se faire d'abord élire, et ensuite pour l'exécution de son programme sur le terrain. « C'est fait. Il a été réélu et son programme est en voie d'exécution. Je ne vois donc pas l'utilité d'un autre parti », a fulminé le conférencier qui persiste et signe que « rien ne se fera en dehors ou sans le consentement du FLN ». Dans ce sens, le SG de l'ex-parti unique s'est dit prêt à déclarer la guerre à toutes les personnes qui tenteraient de déstabiliser le FLN. « Le FLN a démontré lors de l'élection présidentielle du 9 avril dernier sa capacité à mobiliser ses troupes. Ceux qui suivent l'actualité comprendront que le FLN est la cible de beaucoup de gens. Ces gens veulent à tout prix que notre formation ne soit pas une force de proposition », a expliqué Belkhadem, qui est persuadé que le vieux parti demeure la première force politique du pays. Interrogé sur l'identité de ceux qui sont derrière le complot, Belkhadem s'est abstenu de divulguer les noms de ceux qui sont ses adversaires. « Je ne cite aucun nom, mais sachez que le FLN usera de tous les moyens pour combattre ses détracteurs », menace-t-il, avant d'insister pour mettre en avant la place qu'occupe son parti sur la scène politique. « Nous sommes incontestablement la première force politique du pays et par conséquent, nous sommes partie prenante de toutes les questions ayant trait au domaine politique et sans nous, rien ne se fera », a-t-il précisé. Evoquant le volet sécuritaire, Belkadem n'est pas contre une amnistie générale. L'orateur estime que « la réconciliation nationale est une opération éminemment politique et si son objectif politique est atteint, l'Algérie n'aura pas besoin d'autres dispositions ». Maintenant, s'il y a « des mesures qui ne sont pas dans la charte et peuvent contribuer à la paix et qui demandent une consultation populaire, on n'est pas contre des dispositions supplémentaires », a soutenu le leader du FLN, qui rappelle que tout acte terroriste est condamnable, qu'il soit commis contre des nationaux ou des étrangers. Interrogé sur la révision de la Constitution, Belkkadem n'a pas changé de discours. « Nous sommes pour une révision profonde de la Constitution, nous devons nous prononcer sur le devenir institutionnel et la carte politique de l'Algérie. Nous avons une Constitution qui a été amendée et tout le monde a focalisé sur un seul article. » Ce n'est pas ce que nous avons proposé au FLN », a révélé Belkhadem qui estime que la Constitution actuelle mérite un « toilettage » et un « profond changement » du fait de son ambiguïté. « Notre système politique est présidentiel, le programme du Président est mis en application par les partis de l'Alliance. Et si jamais demain il y aura une autre majorité à l'APN, la cohabitation est-elle possible ? La déclaration de politique générale a-t-elle son fondement ? » « La Constitution actuelle ne répond pas à ces questions », estime Belkhadem qui affirme que le FLN doit avoir sa philosophie et son approche sur le sujet. Par ailleurs, il confirme que le 9e congrès du FLN se tiendra avant mars 2010. Il a, à cet effet, annoncé l'installation de la commission chargée de préparer le congrès ainsi que des commissions au niveau de chaque mouhafadha pour mettre en place le dispositif nécessaire pour ce rendez-vous. Le secrétaire général du FLN dément une quelconque exclusion ou marginalisation. « Tous les membres dirigeants du parti figurent dans le comité exécutif. Une réunion avec les élus est programmée pour jeudi prochain et il y en aura une autre mercredi avec le président de l'APN et avec les députés », a souligné Belkhadem.