La convocation du corps électoral par le chef de l'Etat pour le scrutin législatif du 17 mai prochain, est perçu comme un déclic certain qui a emballé toute la classe politique algérienne, qui se remet au devant de la scène, pour être au rendez-vous avec le dépôt de candidatures dont la date butoir a été arrêtée pour le 1er avril prochain. A l'instar de tous les scrutins, toutes les formations politiques " gros calibres " et les micro-partis se lancent dans la course. Au niveau des états-majors politiques, l'heure est à la réflexion interne pour le choix des meilleurs candidats. Une opération très délicate, car déjà à l'approche de ce scrutin la bousculade est de mise, à qui le mieux aura les faveurs des directions nationales. S'il est encore tôt pour procéder à une analyse du climat régnant au sein de chaque parti politique, il n'en demeure pas moins que déjà les regards sont braqués en direction de ceux qui ont pignon sur rue. Les trois membres de l'Alliance présidentielle aiguisent leur appétit. Il semble, toutefois, que le FLN et le RND enregistrent une bonne longueur d'avance sur leur partenaire, le MSP. Ces deux formations politiques ont, semble-t-il, engagé des débats internes à haut niveau pour faire des approches scientifiques sur le plan sociologique, économique et juridique à la lumière des résultats enregistrés par les différents partis politiques lors des précédents scrutins. Le renouvellement de la moitié des membres du sénat, survenu au mois de décembre dernier, est déjà un baromètre indiquant le poids de chaque formation politique. Le FLN, est un parti solidement ancré sur l'ensemble du territoire national. Néanmoins, malgré toute la sérénité affichée par le SG de l'instance exécutive, M. Abdelaziz Belkhadem, tout laisse à penser que le parti accuse un retard immense au niveau interne, notamment pour ce qui est de la structuration de ses instances de base. La restructuration engagée depuis des mois n'est toujours pas achevée. Un handicap qui risque de peser lourd et qui indiquera la capacité du FLN à transcender toutes ses lacunes organiques et souvent politiques. Et il est tout à fait normal, aujourd'hui, dans le sillage du pluralisme politique, que l'ex-parti unique se remette en question, car le complot ourdi contre le FLN en 2003, lors de la tenue de son 8e congrès, est toujours présent avec toutes ses conséquences néfastes sur sa stabilité organique et politique. Nombre d'échos venant de certaines mouhafadhas font état, une fois de plus, de divisions des rangs entre redresseurs et légalistes. Ainsi, on rencontre au niveau de certaines régions que chacun des clans dispose de son propre siège y compris dans les wilayas où l'élection et l'instance de base est terminée. Cette situation n'est pas minimisée par le bureau de l'instance exécutive du parti, indique-t-on. Le dernier échec du FLN aux sénatoriales de décembre dernier dans les wilayas où il est majoritaire est également pris au sérieux. L'autre parti membre de l'Alliance présidentielle, en l'occurrence le RND, agit dans la cohésion de ses rangs, a également vu la naissance d'un mouvement de "redressement". Un clan qui ne représente que lui-même et n'aura aucune incidence sur la préparation des législatives, assure un membre de la direction nationale. Ce dernier, précise que ces "éléments", ont été organiquement exclus du parti. Par rapport à ce qui se passe au FLN, c'est un non-événement pour les troupes d'Ahmed Ouyahia ; par contre, au sein du FLN, ce sont des agissements internes provenant de militants structurés et qui œuvrent au sein d'un clan bien déterminé. Les dernières sorties sur le terrain du SG du RND, M. Ahmed Ouyahia, porte à croire que son parti est bien préparé pour entamer ces législatives en toute confiance. Le MSP, le troisième membre de l'Alliance présidentielle, au regard du tâtonnement politique de son président, et du regain d'activité du mouvement interne, est loin de présenter les meilleures garanties en son sein à l'approche de la finalisation des dossiers de candidature. Une très grande partie des membres du madjlis echoura se positionne contre les choix stratégiques de Bouguerra Soltani. Un risque aux conséquences graves pour le parti de feu Mahfoud Nahnah. Le camp dit démocratique observe toujours un silence total en dépit de quelq0ues déclarations de presse des dirigeants du FFS, alors que le RCD après son dernier congrès semble à la recherche de la voie pour retrouver sa vitalité à travers une action politique sur le terrain en prévision du scrutin législatif du 17 mai prochain. Le docteur Sadi a bien annoncé que le RCD participera à ces élections pour le renforcement de la démocratie. L'UDR, présidée par M. Amara Benyounès, un parti toujours non agréé, se prépare également à prendre part à ces législatives au niveau des 48 wilayas. On parle, à cet effet, d'un accord avec le parti de Rédha Malek pour le parrainage des listes des candidats de l'UDR. Les petites formations politiques sont également de la partie. Elles guettent les dissensions internes des grosses pointures pour recueillir les déçus et les placer dans leurs listes de candidature. Une habitude bien ancrée dans le paysage politique algérien de plus en plus dénué de la culture militante et qui révèle toute la négation de la démocratie au sein des partis politiques.