Une conférence sur le thème «Roman et société algérienne» a été organisée samedi soir à la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Niamey par le professeur Mohamed Sari de l'université d'Alger, dans le cadre de la semaine culturelle algérienne organisée au Niger du 24 février au 2 mars 2009. «Le roman algérien est d'essence réaliste. Les auteurs écrivent des livres soit en s'inspirant de leur biographie soit ils racontent la société», a estimé l'universitaire pour qui les débuts du roman algérien contemporain «remontent à 1951 avec la parution de Le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun». «Ce livre est un roman autobiographique et anticolonialiste», a expliqué le professeur, citant entre autres écrivains fondateurs de la littérature contemporaine algérienne, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine et Malek Haddad. «Ces écrivains racontent, dans leurs romans, l'Algérie qui se battait pour sa dignité, pour sa liberté et pour son identité», a affirmé Mohamed Sari qui a indiqué que la 2e étape fut celle du roman de la période post-indépendance qui a vu la naissance du roman en langue arabe. «Ces romans racontaient la nouvelle Algérie, celle de l'indépendance, celle de la révolution agraire et de la construction socialiste», a-t-il dit citant parmi les écrivains pionniers Tahar Ouettar qui a produit, en 1974, l'oeuvre L'As suivie en 1976 par le roman El Zilzel (le séisme). «Cette période a vu l'émergence d'une importante pléiade de jeunes écrivains en langue arabe», a relevé l'universitaire qui situe la 3e étape du roman contemporain algérien vers le début des années 1980. «C'était l'époque du roman critique avec notamment les oeuvres de Rachid Mimouni, de Tahar Djaout et de Rachid Boudjedra», a-t-il dit ajoutant que la 4e période est celle de la littérature appelée «littérature de l'urgence» née au début des années 1990. «De tout temps, le roman algérien a été le reflet de la société qui l'a vu naître», a-t-il dit soulignant que les auteurs ont raconté l'Algérie chacun «selon sa propre vision idéologique mais également esthétique». La conférence a été suivie par un grand nombre d'auteurs mais également d'étudiants en langues. «Je connais un peu la littérature àtravers les oeuvres de Mohamed Dib et de Kateb Yacine, deux grands écrivains», a confié Oumarou Kadri Koda, écrivain et poète pour qui la littérature algérienne est «très riche» et «très importante» car véhiculant «beaucoup de valeurs». «J'ai lu des livres de Rachid Boudjedra et de Mohamed Dib que je trouve de très haut niveau», a pour sa part, indiqué Hamani, titulaire d'une maîtrise en lettres modernes souhaitant, par ailleurs, voir ce genre de conférences «se renouveler pour mieux connaître la littérature algérienne».