Les autorités égyptiennes ont demandé le départ de l'ambassadeur turc au Caire en accusant Ankara de soutenir des mouvements non identifiés qui menacent selon elles la sécurité nationale, ce qui désigne vraisemblablement les Frères musulmans. En réaction, la Turquie a déclaré persona non grata l'ambassadeur d'Egypte à Ankara, qui ne se trouve pas actuellement dans le pays. "Cette situation nous attriste", dit le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. "Mais la responsabilité devant l'Histoire incombe au gouvernement provisoire égyptien, arrivé au pouvoir dans les circonstances extraordinaires du coup d'Etat du 3 juillet", ajoute-t-il. Selon un porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ankara a "cherché à influencer l'opinion publique contre les intérêts égyptiens et a soutenu des réunions d'organisations qui cherchent à semer le trouble dans le pays". La Turquie s'est montrée très critique après le renversement le 3 juillet du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, qu'elle juge victime d'un "coup d'Etat inacceptable". La confrérie entretient des liens étroits avec le Parti pour la justice et le développement (AKP) au pouvoir à Ankara. "J'espère que nos relations reviendront à la normale", a déclaré le président turc Abdullah Gül, réagissant à l'initiative égyptienne lors d'une allocution télévisée. Les deux pays avaient chacun rappelé leur ambassadeur pour consultations après le démantèlement par les forces de sécurité, le 14 août, des campements dressés au Caire par les partisans de Mohamed Morsi. Il y avait eu plusieurs centaines de morts.