La chercheuse tunisienne Sihem Najar a estimé, dimanche à Oran, que la propagande politique domine de plus en plus les sites de réseaux sociaux. Dans une déclaration à l'APS en marge de la première journée de la rencontre organisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) sur "La communication et la recomposition des liens sociaux à l'ère des technologies d'information et de communication (TIC)", la chercheuse tunisienne a souligné que le contenu des sites de réseaux sociaux "est dominé par la propagande pour des courants politiques". Mme Najar, coordinatrice de l'Institut français de recherche maghrébine contemporaine (IRMC), basé à Tunis, a relevé le problème d'"hégémonie de la politique dans les réseaux sociaux", observant que c'est un "problème d'éthique" qui nécessite une réflexion approfondie et un traitement académique. Au passage, l'intervenante met la lumière sur la dangerosité des données et des informations dans cet espace électronique, soulignant, dans ce cadre, l'exploitation de la religion en politique et dans les conflits ethniques. Elle a ajouté que le champ d'utilisation des réseaux sociaux a sur politisé les jeunes. A propos de la révolution qui s'est produite en Tunisie, Mme Najar, qui s'intéresse aux mouvements sociaux dans son pays, soutient que cette révolution n'a pas été déclenchée par les utilisateurs de Facebook comme certains le croient. Les sites de réseaux sociaux ont contribué à la raviver et à l'étendre, a-t-elle affirmé. Cette rencontre, de deux jours, enregistre la participation de membres de groupes de recherche internationaux qui comptent des réseaux et des centres de recherche scientifique comme le CRASC d'Oran, l'université de Béjaïa, outre des établissements de recherche de pays maghrébins et européens. Le colloque traite de divers thèmes dont l'utilisation des TIC pour l'activation des liens sociaux abordant, entre l'émigration et les conflits sociaux. Les participants ont également à débattre de l'utilisation professionnelle et journalistique des réseaux sociaux, des identités virtuelles et de la déontologie de l'information.