Titulaire inattendu du match décisif face au Burkina Faso, Mohamed Lamine Zemmamouche aura été égal à la forme resplendissante qu'il affiche depuis quelques mois dans les buts, notamment avec son club l'USM Alger. Promu au rang de numéro un des Verts «Zema» entend le rester le plus longtemps possible comme on a pu le comprendre à travers les propos qu'il nous a confiés. Le Temps d'Algérie : Est-ce que vous avez été surpris par le fait d'être titularisé lors du match face au Burkina Faso ? Mohamed Lamine Zemmamouche : Surpris, non pas vraiment, car j'ai beaucoup travaillé pour ça et toutes mes dernières prestations dans mon club me laissaient espérer être titulaire à un moment ou un autre. Ceci dit, j'ai toujours respecté le choix de l'entraîneur et je continuerai à le faire en toutes circonstances car lui seul sait ce qui convient à l'équipe. Lorsque Monsieur Hallilodzic est venu me voir pour me demander si j'étais à cent pour cent prêt pour jouer ce match, je lui ai répondu je suis prêt à deux cent pour cent. Voilà comment j'ai su que j'allais être le titulaire dans ce rendez-vous capital. A partir de là, n'aviez-vous pas un peu le trac, sachant l'importance de ce match ? Le trac non, mais je prenais conscience de l'importance de cette mission et de la grande responsabilité que j'allais assumer dans un match où nous n'avions pas du tout le droit à l'erreur. En clair, il ne fallait pas encaisser comme n'a cessé de nous le répéter l'entraîneur. Il y avait donc une grosse pression sur nos épaules et je pense qu'on a bien su la gérer. La première mi-temps a quand même laissé le doute s'installer dans le stade... Je pense qu'on était un peu crispés et c'est normal car nous étions quand même menés au score après le match aller et il fallait un maximum de concentration et d'application dans le jeu. Sur le plan défensif surtout, on ne devait pas laisser ces joueurs évoluer ni leur laisser du champ. C'est pour cela que la première mi-temps a été un peu laborieuse. Que vous a dit Vahid durant la pause ? En gros, il nous a recommandé de rester calmes et concentrés. Il nous donnait l'impression d'être sûr que nous allions marquer et cela n'a fait que nous donner encore de la détermination. On est alors rentrés sur le terrain et on a marqué. Mais le suspense a quand même été long... Oui, mais on a bien su gérer notre avantage avec le soutien exceptionnel de ce public qui est vraiment notre douzième homme. On ne le remerciera jamais assez. Parlez-moi un peu de ce poteau qui a fait trembler toute l'Algérie dans le temps additionnel. Comment l'avez-vous ressenti ? (Eclats de rire) Je vous jure que je l'ai ressenti comme vous. Le bruit du ballon qui a percuté le poteau a résonné dans mes oreilles comme quelque chose d'assourdissant. Heureusement qu'il y a eu plus de peur que de mal. Et de toutes les façons, on ne méritait pas de perdre ni d'encaisser un but dans ce match. Que ressent-on dans un match comme celui-là quand l'arbitre siffle la fin de la partie ? On ressent quelque chose que je ne peux pas vous décrire. Je me suis dit, on est en Coupe du monde, c'est formidable pour nous et pour ce public, tout ce peuple algérien qui nous a soutenus. Ensuite, il y a eu des moments de joie et de liesse inoubliables, nous étions franchement sur un nuage. Et après, quand on redescend de ce nuage et qu'on retrouve ses proches, son club... etc. ça se passe comment ? De retour au club, mon ami Khoualed et moi avons été accueillis chaleureusement par nos coéquipiers et dirigeants de l'USMA. Après, on se replonge tout de suite dans la vie de tous les jours et je dois reprendre les entraînements demain (ndlr : lundi) après une petite blessure au dos qui m'a empêché de jouer le match derby face au CRB. Maintenant, on va oublier le match face au Burkina Faso et penser au Mondial où nous devons être fins prêts pour réaliser un bon parcours dans cette compétition prestigieuse.