Les grandes forêts du Djurdjura sont au nombre de quatre et sont représentées par la forêt domaniale de Boudjurdjura à Tala Guilef qui s'étale sur une superficie de 786 ha, la forêt domaniale des Aït Ouabane, d'une superficie de 1100 ha, la forêt domaniale de Oued Sahel, d'une superficie de 764 ha et la forêt domanialedes Azerou qui s'étend sur 819 ha. Le Parc national du Djurdjura (PND) est considéré comme un réservoir de diversité biologique faunistique et floristique en Algérie. Pour ce qui est de la flore, même si pour l'instant il n'y a aucune étude inventaire fiable à même de circonscrire la richesse floristique du parc, il a été établi qu'il existe 1100 espèces végétales, selon des recherches bibliographiques qui demandent bien évidemment à ce qu'elles soient scientifiquement vérifiées. Ce nombre montre que la flore de ce territoire protégé représente le tiers de la flore algérienne. Quant au statut de ces espèces, il a été recensé 35 espèces à l'état endémique, 70 considérées comme très rares, 145 rares et 33 protégées, soit 14,60 % d'espèces protégées en Algérie. Le Djurdjura abrite également 38 espèces de champignons. L'on a aussi recensé 52 espèces de lichens et 111 espèces de plantes médicinales. Les principales espèces végétales arborescentes que l'on distingue dans ce parc sont représentées essentiellement par le cèdre de l'Atlas, le chêne-vert, l'érable avec ses quatre variétés, le chêne-liège, le pin noir qui est une espèce endémique au Djurdjura, l'if, etc. De ce fait, il ressort que le Djurdjura est aussi marqué par un endémisme et par une rareté d'espèces végétales des plus marquants. Des espèces animales en voie d'extinction Parmi les essences forestières qui dominent au Djurdjura, on peut citer le cèdre de l'Atlas qui confère un cachet particulier au Parc par son port pyramidal et majestueux, sa longévité et sa résistance au climat rude de la montagne. En seconde position, vient le chêne-vert qui forme, notamment à Tala Guilef, une chênaie bien structurée. D'autres essences moins importantes du point de vue densité et répartition phytogéographique mais non sans importance écologique font également partie de la phytomasse du Djurdjura. Il s'agit du chêne-liège, du pin noir et des différentes sortes d'érables que l'on rencontre essentiellement dans la réserve intégrale des Aït Ouabane, dans la commune d'Akbil. Signalons que, dans l'optique de protéger les espèces menacées de dégradation, des stations à pin noir et à genévrier sabine ont été créées, et des mesures de protection ont été renforcées. Parallèlement à la diversité floristique, l'autre composante de la diversité biologique est sans nul doute la richesse faunistique. En matière de faune, il existe 29 espèces de mammifères dont une espèce probable, le serval (Felis serval), une espèce rarissime, le lynx caracal (Caracal algerius), une espèce rare, l'hyène ragée (Hyena hyena) et une espèce assez rare, le chat sauvage (Felis sylvestris). Cependant, il est vraiment regrettable que des espèces qui ont autrefois existé au Djurdjura aient totalement disparu. Les quatre espèces disparues sont l'ours brun (Ursus arctos) dont la datation au carbone14 des ossements trouvés dans la grotte de l'ours, dans le massif de l'Akouker, remonte aux époques vandale (429-533) et byzantine (534-647), le mouflon à manchettes (Ammotragus Larvia) qui a disparu depuis très longtemps, le Lion (Felis Leo) et la panthère (Pardus Leo). Au Djurdjura, le mammifère le plus emblématique est sans doute le singe magot qui demeure le seul primate de l'Afrique du Nord. Selon des études, quoique relativement anciennes, il y a 1200 à 1400 individus à travers tout le territoire du parc. Connaissant le phénomène des intrusions de singes bien au-delà de leur territoire habituel, une nouvelle problématique s'est posée : est-ce que les populations de singes ont augmenté au point où le territoire du parc ne peut plus répondre à leurs besoins, ou bien est-ce que les changements climatiques (sécheresse prolongée) ont influé négativement sur les ressources naturelles du parc ? Une autre espèce de mammifères connaît ces derniers temps un intérêt particulier. Ce sont les chauves-souris qui sont des mammifères de taille réduite mais jouant un grand rôle dans la régulation des populations de rongeurs et d'insectes. Douze espèces de chiroptères sont recensées et identifiées avec exactitude par B. Allegrini de l'université de Lille (France) en 2006. La publication n'est pas encore faite. Signalons que la barbastelle d'Europe a été découverte pour la première fois en Algérie par Benjamin Allegrini le 11 mai 2006.
Des rapaces victimes du braconnage Parallèlement aux mammifères, le Djurdjura est assez riche surtout en avifaune. 121 espèces d'oiseaux ont été recensées au Parc national dont 67 espèces sédentaires, 52 espèces migratrices, 2 espèces probables (cincle plongeur et merle à plastron), une espèce accidentelle (faucon de barbarie), 5 espèces rarissimes (gypaète barbu, vautour moine, tchaga à tête noire, bec croisé des sapins, coucou geai). La dernière espèce découverte au Parc national du Djurdjura est le gobe-mouche noir à collier (1990). Cela montre bien que les chances de découvrir de nouvelles espèces ne sont pas à écarter. Cependant, il y a lieu de signaler que les rapaces connaissent une réduction de leur effectif. D'ailleurs, le large déclin des populations de rapaces a motivé de nombreuses tentatives de reconstitution des effectifs, soit par la gestion des populations, soit par celle des habitats et des ressources trophiques. Les différents programmes concernant la conservation des oiseaux de proie ont connu des difficultés liées à la grandeur des domaines vitaux qu'il faut conserver, les sites de nidification assez spécifiques qu'il faut aménager et recréer mais, surtout, aux différents conflits qui opposent les activités agricoles et certaines attitudes négatives vis-à-vis des rapaces aux concepts de protection de la nature, en général, et celle des rapaces, en particulier. Actuellement, on s'accorde à retenir trois principaux facteurs responsables du déclin des rapaces : il s'agit de la réduction et de la dégradation de leurs habitats, des persécutions humaines par chasse ou braconnage et de l'intoxication par les pesticides et autres substances chimiques. Face aux conséquences de ces facteurs, des stratégies permettant de déterminer les effectifs nicheurs ou l'arrêt du déclin peuvent être élaborées en tenant compte de l'espèce, de l'environnement général et des moyens disponibles. On peut retenir la gestion des paysages accompagnée de la conservation des territoires de rapaces, la conservation intégrale des sites de nidification, l'apport supplémentaire de nourritures, l'amélioration de la législation accompagnée de programmes d'éducation et de sensibilisation et enfin la lutte pour la réduction de l'utilisation des produits chimiques dans l'agriculture. On trouve également une grande variété de reptiles. En effet, dix-sept espèces de reptiles sont recensées au Djurdjura. On peut citer, entre autres, la tortue terrestre et la tortue grecque, le lézard vert, le lézard des murailles, la salamandre terrestre, la vipère aspic, la couleuvre de Montpellier, la couleuvre à capuchon... Quant aux batraciens, seulement cinq espèces sont représentées, il s'agit du crapaud commun, du crapaud de Maurétanie, de la grenouille verte, de la rainette verte et de la grenouille discoglosse peint. Enfin, d'autres espèces faunistiques ont été également recensées au Parc national du Djurdjura, il s'agit des mollusques, myriapodes et entomofaune.