Le secteur de la pêche dans la wilaya de Skikda n'enregistre pas de «scandales» en haute mer. Hormis la pêche à la dynamite, dont quelques cas isolés ont été signalés au large de Collo, on ne déplore aucun dépassement en matière de pêche industrielle dans le large. Les bateaux de 25 m destinés à la pêche industrielle qui, sur la base d'une dérogation officielle signée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, commercialisaient du poisson dans le cadre de partenariats étrangers, plus particulièrement avec les Espagnols, les Coréens et les Japonais (des mordus du thon rouge), ne se sont pas trop aventurés sur la côte est du pays. «L'Ouest algérien a été fortement ciblé. Bonne nouvelle toutefois, le trafic en haute mer commence à connaître un recul ces trois dernières années. En revanche, il y a le retour de la destruction massive des récifs coraliens, spécialement au niveau de Skikda, El Kala, Mostaganem et Arzew, côtes dénommées les niches du corail», selon Hocine Bellout, président du comité national des marins pêcheurs. Tant mieux pour les espèces marines et les lois de la République. Il n'en demeure pas moins que la pollution, facteur ayant engendré, de l'avis de beaucoup de pêcheurs, l'envolée des prix, peut être considérée comme une spécificité skikdie. Un phénomène que lui dispute, à l'Est, la wilaya de Annaba. Le rejet des déchets toxiques et industriels par des unités de la plateforme pétrochimique en est l'une des causes principales. La sardine, poisson bleu vénéré par les ménages, en a pâti. Son prix a été revu à la hausse pour atteindre les 200 et 250 DA, après qu'il ne dépassait les 140 DA, lors des pics les plus alarmants. Beaucoup expliquent cette envolée des prix par la disproportion entre l'offre et la demande. Pourtant, les statistiques liées à la production de la pêche de l'année 2008 font ressortir une production de l'ordre de 5633,91 t, toutes espèces confondues, en hausse par rapport à 2007, où 4424,85 t ont été produites. Une hausse intervenue à la suite de l'injection de quelques bateaux dans le cadre du plan de soutien à la relance économique, PSRE. Le rapport relatif à ce programme estime la participation de la flottille acquise dans la production halieutique globale de l'an 2008 à 28%, l'équivalent de 1570 t. Selon les chiffres communiqués, 84 projets ont été lancés, concernant l'acquisition de 13 chalutiers, 21 sardiniers, 44 petits métiers, 2 chambres froides, une fabrique de glace et 3 camions frigorifiques. Le montant global des projets est de 1 230 550 350,75 DA. La subvention est estimée, quant à elle, à 447 201 748,31 DA. Le nombre d'emplois directs créés est de 145. Ce qui est en deçà des attentes, aux yeux de quelques pêcheurs qui nous avons abordés. Pour eux, les moyens matériels, surtout ceux destinés à la pêche en surface (sardine, cavale…), sont insuffisants, «contrairement au chalutage qui a été mieux loti, les petits métiers destinés à la pêche à la sardine sont moindres et n'ont pas connu de réhabilitation». Logique, puisque le plan de soutien à la croissance économique (PCSCE) n'a pas encore démarré. Son lancement pourrait ouvrir d'autres perspectives au secteur. En attendant de s'attaquer aux grands fléaux qui rongent le secteur, tels que la pêche dans les zones interdites, l'extraction du sable, le non-respect du repos biologique et, déjà citée, la destruction massive des récifs coraliens.