Au total, 1.205 diplômés sont sortis, à l'issue de l'année 2009-2010, des instituts et des écoles algériens de formation en pêche maritime et en aquaculture, a indiqué mercredi à Skikda, le ministre de la pêche et des ressources halieutiques, Abdellah Khanafou. Le ministre qui assistait à la clôture de l'année pédagogique à l'Institut des technologies de pêche et d'aquaculture de Collo (Ouest de Skikda), a précisé que les promotions de l'ensemble des établissements sont composées de 221 électromécaniciens, 22 officiers mécaniciens, 570 marins pêcheurs et 121 capitaines de bateaux. L'Institut de Collo, qui a ouvert ses portes cette année, offrant 200 places pédagogiques, a formé, cette année, 181 diplômés. Des grandes embarcations seront confiées à ces nouveaux professionnels en vue d'améliorer la production, a souligné M. Khanafou, estimant que les résultats enregistrés sont le résultat des efforts accomplis par l'Etat en matière de création ou de réhabilitation d'établissements de formation dans ce domaine. Le ministre a également fait savoir que durant le quinquennat écoulé, son département a veillé à la modernisation des infrastructures d'accueil du dispositif de formation, une opération qui a mobilisé 1,513 milliard de dinars dans le cadre du programme de soutien et de relance du secteur. M. Khanafou a souligné que le secteur de la pêche a intensifié les études de mise en conformité avec les normes internationales, et s'est fixé comme objectif, parmi ses priorités, la formation de cadres et leur recyclage par l'organisation de sessions spéciales, dans le cadre du partenariat entre l'Algérie et l'Espagne. Le ministre a révélé que dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, diverses opérations ont été inscrites pour un montant global de 1,813 milliard de DA, consacrés essentiellement à l'étude et la réalisation de centre de stages dans le domaine de la sécurité maritime au profit des établissements de la formation et l'acquisition de simulateurs. Il a également mis l'accent sur la nécessité d'un "suivi de terrain" des diplômés, en facilitant leur insertion professionnelle et en leur donnant l'opportunité d'exprimer leurs capacités pour contribuer à hisser le secteur de la pêche au niveau souhaité. Le ministre devait ensuite visiter le projet d'une poissonnerie au port de Collo, dont la construction avait été entamée en 2009 pour une enveloppe de 80 millions de DA, avant de se rendre au port de Stora, à l'Ouest de Skikda, où il a inspecté les travaux d'extension de cette infrastructure portuaire. Lancé en travaux en mai 2007 pour un montant de 3,2 milliards de DA, ce projet, sur le point d'être réceptionné, a été confié à une entreprise Croate. Cette extension permettra au port d'accueillir la flotte de pêche, ainsi que des bateaux de plaisance, a-t-on précisé. Couvrant une superficie de 2,6 ha dans sa partie sèche et de 3 ha en mer, il peut recevoir 64 unités de petits métiers, 91 unités de plaisance, 54 sardiniers, 16 bateaux industriels et 27 chalutiers. Au terme de sa tournée dans la wilaya de Skikda, M. Khanafou a inspecté le site de la ferme pilote d'élevage de crevettes sur l'Oued El Kébir dans la commune de Marsa (Est de Skikda). Ce projet, aujourd'hui, à 90 % d'avancement, est réalisé dans le cadre d'un partenariat Algéro-Sud coréen. Il est financé par le partenaire étranger à hauteur de 2,3 millions de dollars et de 210 millions de dinars pour la partie algérienne. Cette ferme pilote produira plusieurs espèces de crevettes, y compris les crevettes d'eau douce. Elle comptera également une aile réservée à la recherche financée entièrement par le partenaire Sud-coréen, la partie algérienne se chargeant de l'électrification du site de la construction d'une route d'accès de deux kilomètres. Cette infrastructure, la première du genre en Algérie, produira entre 20 et 30 millions d'alevins destinés notamment aux investisseurs algériens. Il faut savoir dans ce sens que la production halieutique conventionnelle et les produits de la mer ne suffisent plus à satisfaire les besoins du marché national, d'où la nécessité d'une "politique hardie" de développement de la pêche continentale. Dans ce sens, le développement de l'aquaculture est une "alternative imparable" pour faire face à la demande sans cesse croissante en produits halieutiques et à la rareté de la ressource. Aussi, et selon le rapport Cyclope, l'aquaculture a dépassé la pêche sauvage comme ressource alimentaire pour l'homme. Selon le même rapport, le commerce des produits de la mer a dépassé les 100 milliards de dollars l'an dernier. Depuis vingt ans, les captures de poissons et crustacés restent stables, entre 85 et 90 millions de tonnes par an. 30% des prises étant destinées aux minoteries pour l'alimentation animale, il reste quelque 60 millions de tonnes de produits de la pêche pour l'alimentation humaine. Dans le même temps, l'aquaculture s'est à ce point développée qu'elle vient de dépasser les 65 millions de tonnes, d'après la FAO : désormais l'élevage des poissons, des crustacés et des mollusques nourrit davantage son homme que la pêche sauvage.