La wilaya de Tizi Ouzou, malgré ses ressources halieutiques considérables, vit un manque sans précédent en matière de produits de la mer qui étaient autrefois à la portée des bourses les plus maigres. Rien que la sardine, considérée auparavant comme la denrée la plus consommée, elle est aujourd'hui commercialisée à hauteur de 200 à 300 DA le kilo atteignant par mauvais temps le pic de 400 DA. Ceci malgré la nette augmentation en matière de production estimée à 1141 tonnes de poissons en 2009, soit une augmentation de 109 tonnes en comparaison avec la production en la matière en 2008 qui était estimée, rappelons-le, à 1032 tonnes. En effet, la façade maritime de la wilaya qui est de 85 km et qui dispose de deux grands ports de pêche et de plaisance, à savoir Tigzirt et Azeffoun, et d'une seule ferme aquacole, M'lata dans la commune d'Azeffoun pour l'élevage de loup de mer et d'alevins, sont considérés comme des atouts considérables pour cette activité qui jouit ces dernières années d'une attention particulière de la part des autorités qui considèrent, à juste titre, ce secteur comme un important levier de développement local notamment par la création de postes d'emploi et de par sa contribution en matière de besoins alimentaires de la population. Toutefois, il faut signaler que ces ressources restent mal exploitées sur cette côte qui est quasiment vierge, et que cette richesse est en perdition eu égard à la pollution de nos côtes qui ne cesse de prendre de l'ampleur année après année. Ainsi, pour atténuer un tant soit peu les problèmes auxquels font face les pêcheurs, la wilaya a octroyé une aide considérable de 2 millions de dinars dans le budget primitif de la wilaya au titre de l'exercice 2009, pour l'achat de matériel de pêche. Il est aussi important de signaler que pour venir à bout de la mauvaise gestion des deux ports, Tigzirt et Azeffoun, une nouvelle organisation a été instaurée par la mise en place des outils favorisant les activités liées à la pêche notamment par la dotation des ports sus-cités en installations et équipements nécessaires, car faut-il le signaler, ces deux ports souffrent de manques considérables en matière d'infrastructures d'accompagnement indispensables. Ainsi, le port d'Azeffoun souffre de multiples problèmes à savoir, le manque de poissonnerie ou hall de vente, manque d'une chambre froide et d'un entrepôt frigorifique, d'un atelier de réparation et d'entretien, de grues pour soulever les bateaux et d'un foyer pour les marins pêcheurs. Quant à celui de Tigzirt, les manques sont considérables, à l'instar de l'inexistence d'un bloc administratif à même d'abriter une antenne de pêche, une chambre de la pêche et de l'aquaculture, des gardes-côtes, etc. Pourtant la surface économique maritime de la wilaya est assez importante. Elle est constituée de 945 km2 réservés à la pêche côtière, de 6926 km2 réservés à la pêche au large et 7871 km2 qui est une zone destinée à la pêche réservée. Mais il est faut signaler que les zones proposées au chalut sont rares. Elles se limitent à quelques cales permettant des traits de courtes distances d'une heure à une heure et demie, ce qui limite grandement l'effort de pêche de chalutage. Par ailleurs, pour tenter d'apporter des solutions aux problèmes de la pêche, la direction de la pêche de la wilaya de Tizi Ouzou estime que le développement de ce secteur passe inéluctablement par la transformation profonde des habitudes, des techniques et du matériel de la pêche. Cette dernière passe par la réalisation de grands projets à même de donner un nouveau souffle à ce secteur agonisant. Ainsi, la réalisation d'un complexe moderne de pêche à Taksebt, commune d'Iflissen, par la société mixte algéro-canadienne «Sacib» qui comportera une ferme aquacole, un chantier de construction et de réparation navales et une conserverie de poissons, peut contribuer à transformer ce secteur. Le deuxième projet consiste en l'installation du chantier naval de la société mixte algéro-canadienne, Sarl Sacoms, pour la construction et la réparation des bateaux de pêche et des thoniers en acier de plus de 25 m au niveau du port d'Azeffoun. Enfin la réalisation des trois plages d'échouage, Ibahrissen dans la commune d'Aït Chafaâ, Zegzou au niveau de la commune d'Iflissen et de Mazer dans la commune de Mizrana. Ces projets visent entre autres, l'augmentation de la production, la création d'emplois et de richesses, le développement de l'aquaculture. D'autre part, une série de recommandations a été avancée par la direction de la pêche. Elle comporte, entre autres, l'ouverture d'annexes INSP et INTPA au niveau de la wilaya pour formation des marins pêcheurs, la réalisation de pêcheries au niveau de la wilaya, l'octroi d'une aide en matériel de pêche au profit des pêcheurs qui travaillent avec des moyens artisanaux ainsi que leur assurer une meilleure vulgarisation des techniques de pêche.
Les associations de pêcheurs peinent à se faire entendre La wilaya de Tizi Ouzou dont la population est connue pour tourner le dos à la mer pour de multiples raisons, qu'elles soient économiques, sociales ou encore historiques, peine toujours à accorder son violon sur celui des autres wilayas côtières en matière de pêche. Déjà que les pêcheurs eux-mêmes sont mal organisés pour défendre leur secteur, leurs intérêts et sécuriser l'activité. Il existe en tout quatre associations professionnelles de pêcheurs au niveau de toute la wilaya. Ce sont celles d'Azeffoun, Tigzirt, Zegzou dans la commune d'Iflissen et Aït Chafaâ. Mais ces dernières n'activent presque pas et leur existence est réduite presque à rien.