On ne se bouscule pas au portillon du centre de contrôle technique de véhicules de Tazmalt. Ils sont en moyenne une vingtaine de véhicules à être contrôlés quotidiennement, selon le responsable du centre. Ouvert en mai 2008, ce centre permet depuis aux automobilistes des communes de Tazmalt, de Boudjellil, d'Ath Mellikech, d'Aït R'zine et d'Ighil Ali de faire contrôler leurs voitures près de leur lieu de résidence. Mais pourquoi uniquement les véhicules légers ? «Parce que nous manquons d'espace pour parquer les poids lourds», répond le chef du centre. Pour information, la wilaya de Béjaïa compte quelque 8 centres de contrôle technique : deux à Akbou et un dans chacune des localités suivantes : Béjaïa, El Kseur, Oued Ghir, Sidi Aïch, Souk El Tenine et Tazmalt. Ces centres dépendent de l'établissement national de contrôle technique automobile (Enacta), un organisme créé en 2003, et ce, dans l'objectif de renouveler le parc automobile vétuste et pousser les propriétaires des véhicules, légers et lourds, à faire vérifier «la bonne santé» de leurs véhicules. Le but recherché est de diminuer le nombre d'accidents de la circulation, dus essentiellement à l'ancienneté et aux différentes défaillances du système mécanique des voitures. Pour procéder au contrôle technique du véhicule, le responsable du centre nous explique les étapes à suivre pour leur «auscultation». Tout d'abord, l'on commence par identifier le véhicule, ensuite c'est le contrôle du système de freinage. Vient par la suite la direction, c'est-à-dire tout ce qui est volant, colonne de direction... La vérification touche ensuite l'éclairage et la signalisation, la liaison au sol (les pneumatiques, les roues), l'état général de la structure, des équipements (habitacle), de l'organe mécanique (moteur) pour arriver en fin de compte à la dernière étape qu'est le calcul du taux d'émission de gaz polluants, autrement dit la vérification de l'échappement et le degré de nuisance à l'atmosphère. A la lumière de cette kyrielle de contrôles, qui doivent être faits sans concession, les contrôleurs enregistrent tout dans un carnet qui sera remis au propriétaire du véhicule. Si le contrôle est négatif, alors l'automobiliste recevra un PV et une carte verte d'une validité d'une année pour les véhicules touristiques et de six mois pour les transports en commun, les taxis et les voitures des auto-écoles. Si le contrôle est positif, une contre-visite s'impose d'elle-même. Mais il arrive «que des personnes contestent les résultats du contrôle et changent carrément de centre», dit notre vis-à-vis. Dans le cas où l'automobiliste accepte «le verdict», 15 jours à un mois, c'est selon les anomalies constatées, lui sont accordés pour requinquer sa bagnole chez le mécanicien, pour ensuite revenir au centre afin d'effectuer une contre-visite. Toutefois, en cas de graves problèmes de freinage, le véhicule est tout bonnement interdit de circulation. Il doit passer sans transition de la réparation à la contre-visite. Concernant les tarifs pratiqués, ils sont de 800 da pour le contrôle des véhicules touristiques et de 325 DA pour la contre-visite. Pour les taxis et les véhicules des auto-écoles, le coût du contrôle ou de la contre-visite est de 960 DA. Pour les transports en commun, le prix est de 1660 DA pour le contrôle technique et de 650 DA pour la contre-visite. L'atelier de contrôle comporte beaucoup d'appareils et de machines qui font penser à un hôpital pour véhicules. On citera, pêle-mêle, la plaque de ripage pour détecter les anomalies de la direction du véhicule, le banc de freinage, le réglo-phare, le sonomètre, le détecteur des fuites GPL (gaz et pétrole liquéfiés) et l'opacimètre qui sert à contrôler l'opacité de la fumée d'échappement… Tout cet arsenal est mis en place pour permettre à l'automobiliste de prendre connaissance des anomalies mécaniques jusque-là insoupçonnées pour lui éviter justement que sa voiture ne parte en pièces détachées en pleine route, en emportant des vies humaines avec.