A l'instar des agriculteurs et des éleveurs, les marins pêcheurs comptent saisir les autorités publiques pour l'effacement de leurs dettes. Le comité national des marins pêcheurs fait part d'une multitude de problèmes et de contraintes à l'origine de la chute de la production halieutique et de l'envolée des prix. Le président du comité national des marins pêcheurs, Hocine Bellout, joint à ce sujet, a exprimé son inquiétude vis-à-vis de la situation du secteur qu'il a qualifiée de «catastrophique». «Les pêcheurs ne savent plus à quel saint se vouer. Le secteur est quasiment en déclin. Les conditions climatiques et l'apparition de certaines maladies dues au rejet des déchets industriels toxiques ont aggravé la situation. Nous demandons l'intervention urgente de la présidence de la République», a indiqué hier le président du comité national des marins pêcheurs, sans pour autant nous communiquer le montant de la dette cumulée auprès des établissements bancaires. Pour rappel, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait écarté, le 2 mars, lors de l'ouverture de la session parlementaire, l'effacement des dettes des pêcheurs. «Les investisseurs dans le secteur de la pêche bénéficient d'une aide de l'Etat de l'ordre de 30%, contrairement au secteur de l'agriculture», a-t-il expliqué, précisant que «l'agriculture, premier secteur producteur après celui des hydrocarbures, ne reçoit pas d'aide, contrairement à la pêche». Ces arguments sont loin de convaincre le syndicat des pêcheurs. «L'aide de l'Etat a été ramené à 20%. Il existe aussi un surplus de flotte de chalutiers et de sardiniers, et ce, à un moment où la production est en chute libre. Il suffit de se rendre aux pêcheries pour constater l'insuffisance de la production halieutique. Les étalages sont pratiquement vides», rétorque M. Bellout, qui considère dans ce contexte que le soutien de l'Etat demeure «indispensable» à défaut d'une «faillite de toute la filière». Le comité national des pêcheurs tient à signaler également la précarité des installations et des équipements, l'insuffisance des infrastructures portuaires, notamment la saturation des capacités d'accueil et l'impraticabilité de certains ports, ainsi que l'absence de conditions de production de glace et de stockage. «Devant cette situation, il est difficile de rembourser les crédits contractés», soutient notre interlocuteur. Une réunion des membres du comité est prévue ces jours-ci afin de saisir officiellement les autorités compétentes.