Le plus souvent, la pêche journalière est cédée avant même d'être débarquée sur les quais. «Que les consommateurs soient rassurés! Le prix de la sardine connaîtra une chute avant la fin du mois courant», a indiqué le directeur général de la chambre de la pêche et de l'aquaculture, Toufik Rahmani, en marge d'un point de presse qu'il a animé hier à Alger. M.Rahmani impute cette hausse «aux intempéries qui n'ont pas permis aux sardiniers de prendre le large, d'une part, et à l'offre et la demande, d'autre part». Un argument rejeté auparavant par le président du Comité national de la marine et de la pêche, Hocine Bellout, qui a affirmé, à l'issue de l'installation du bureau de wilaya d'Oran, en février dernier, que «les prix affichés actuellement sont appelés à être revus à la hausse si des mesures strictes ne sont pas prises à l'égard de certains pêcheurs qui utilisent tous les moyens pour s'enrichir au plus vite». M.Bellout a rappelé, également, que «parmi ces moyens décriés par les véritables professionnels de la mer, on peut citer entre autres la pêche à la dynamite ainsi que le non-respect des distances réglementaires d'au moins 6 milles marins au moment de la reproduction des différentes espèces de poisson.» Décidément, le temps de la sardine, plat du pauvre, est résolument révolu puisque le kilo de sardine coûte jusqu'à 350 DA, voire plus. Une page est donc tournée. L'inquiétude est aussi bien partagée par les professionnels de la mer, que par les consommateurs pris de court. Les raisons invoquées ne répondent parfois à aucune logique. Quant à l'aspect spéculatif qui a une incidence directe et une emprise totale sur les prix de la sardine et du poisson en général, on affirme qu'avant même d'être débarquée sur les quais, la marchandise est déjà vendue. On soupçonne quelques mandataires de faire main basse sur la production de la majorité des sardiniers, distribuant leur précieuse marchandise sur plusieurs wilayas et faisant jouer à leur avantage la loi de l'offre et de la demande. Selon des experts, la surexploitation de la richesse marine et la dégradation des fonds marins ont fini par créer un énorme déséquilibre tant pour la faune que pour la flore sous-marine. Visiblement, la pollution marine a gagné du terrain. La mer est devenue un véritable dépotoir pour l'homme. Déversoir des eaux usées, débris et milliers de sachets plastique dérivent au gré des courants marins. Par ailleurs, M.Rahmani a indiqué qu'«une enveloppe de 480 millions de dinars vient d'être dégagée pour la réalisation de 12 poissonneries de gros sur 12 wilayas, entre autres, Boumerdès, Skikda, Mostaganem, Jijel...» Interrogé sur la question de l'effacement de la dette des pêcheurs comme cela a été fait pour les agriculteurs, l'orateur a souligné, sans avancer de chiffres, que «le montant des dettes est insignifiant par rapport à celui des agriculteurs», ajoutant que «les pêcheurs, qui sont au nombre de 52.000 inscrits à l'échelle nationale, s'accrochent toujours à cette réclamation.» Et de conclure: «En 2008, nous avons produit 160.000 tonnes de poissons et nous espérons dépasser largement cette quantité pour l'année en cours.» L'objectif de cette rencontre est de sensibiliser les pêcheurs pour aller voter le 9 avril prochain. A cet effet, une caravane est programmée pour leur distribuer des tracts.