Le président russe Vladimir Poutine, en visite à Volgograd, a qualifié mercredi d'"abominables" les attentats suicide qui ont fait 34 morts dans cette ville dimanche et lundi, à deux mois des jeux Olympiques de Sotchi. "Ce crime abominable qui a été commis ici à Volgograd n'appelle aucun commentaire supplémentaire", a-t-il déclaré lors de cette visite surprise dans cette ville d'un million d'habitant située sur la Volga. "Peu importe ce que peuvent dire les criminels pour tenter de justifier leurs actes, il n'y a aucune justification pour des crimes commis contre des civils, surtout des femmes et des enfants", a-t-il lancé lors de remarques retransmises par la télévision. Après avoir déposé un bouquet de roses sur le tas de fleurs et de jouets déposés sur le lieu de l'un des attentats, il a rendu visite aux victimes des attentats hospitalisées à Volgograd. Il a ensuite convoqué une réunion urgente des responsables locaux et de la sécurité pour examiner les moyens de venir à bout du terrorisme. L'attentat de dimanche, dans la gare principale de cette ville située à quelque 700 km - relativement peu à l'échelle de la Russie - de Sotchi, a fait 18 morts, tandis que celui de lundi, dans un trolley-bus, en a fait 16. Et plus de 60 personnes ont été hospitalisées à Volgograd mais aussi à Moscou, où ont été transférés certains patients. Les deux explosions très puissantes, qui n'ont pas été revendiquées, ont été attribuées à des kamikazes. Les enquêteurs ont relevé des similitudes dans les explosifs employés, accréditant la thèse d'attaques coordonnées. Selon des informations de la presse russe, le kamikaze de la gare pourrait être proche de la rébellion qui cherche à établir un Etat islamiste dans le Caucase russe. Selon des experts, les attentats pourraient viser à créer un climat de terreur dans le pays avant le début des JO de Sotchi, que le chef de la rébellion islamiste, Dokou Oumarov, avait appelé en juillet à empêcher "par tous les moyens". Mardi, Vladimir Poutine avait promis de "poursuivre avec force et sans interruption la lutte contre les terroristes jusqu'à leur élimination totale". Ces deux attentats sont les plus meurtriers depuis l'attentat suicide de l'aéroport de Domodedovo à Moscou, revendiqué par les islamistes du Caucase, et qui avait fait 37 morts en janvier 2011.