Au moins 14 personnes ont été tuées lundi par un attentat à l'explosif qui a dévasté un trolleybus à Volgograd et que les enquêteurs ont attribué à un kamikaze masculin, au lendemain d'un précédent attentat dans la ville située dans le sud de la Russie. Même si elles n'ont pas été revendiquées pour le moment, ces attaques ravivent les craintes d'une offensive des islamistes du Nord-Caucase, alors que le pays se prépare à accueillir à partir du 7 février les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, une station touristique située au bord de la mer Noire, à quelque 690 km au sud-ouest de Volgograd. Les enquêteurs fédéraux ont évoqué un "acte terroriste", alors qu'une kamikaze a déjà tué au moins 17 personnes dimanche en déclenchant ses explosifs dans la gare principale de Volgograd, l'ancienne Stalingrad. "Pour le second jour de suite, nous sommes en train de mourir - c'est un cauchemar", a dit une femme près des lieux de l'attentat, où le trolley bleu et blanc était réduit à une carcasse, le toit arraché par l'explosion, au milieu d'une chaussée jonchée de cadavres. Aucune des attaques n'a été revendiquée pour le moment. Life News, un site russe proche des agences de sécurité, rapporte que la kamikaze de dimanche était originaire du Daguestan, région où l'insurrection islamiste est la plus active, et que ses deux maris successifs ont été tués par les forces de sécurité russes. CONFIANCE DU CIO Volgograd est une ville d'un million d'habitants située à plusieurs centaines de kilomètres des régions musulmanes du Nord-Caucase en proie à des violences séparatistes presque quotidiennes. En octobre, une kamikaze avait tué six personnes à Volgograd, en se faisant exploser dans un bus. Un attentat meurtrier a par ailleurs été commis la semaine dernière, dans le Nord-Caucase même, dans la ville de Piatigorsk. Le chef de l'insurrection islamiste du Nord-Caucase, le Tchétchène Dokou Oumarov, a appelé ses partisans dans une vidéo mise en ligne en juillet à recourir à "la force maximale" pour empêcher le président Vladimir Poutine d'organiser les Jeux olympiques d'hiver. Le Comité international olympique (CIO) a dit lundi n'avoir aucun doute sur la capacité des autorités russes à assurer la sécurité à Sotchi. Après l'attentat de dimanche contre la gare de Volgograd, Vladimir Poutine a ordonné aux forces de l'ordre de prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires à la suite de cet attentat. La police fédérale a précisé que la sécurité serait renforcée dans les gares et les aéroports, avec un plus grand nombre d'agents et de contrôles. Selon Alexei Filatov, un vétéran de la force spéciale ALFA, spécialisée dans la lutte anti-terroriste, les villes proches de Sotchi, mais où les Jeux olympiques n'auront pas lieu, sont le plus vulnérables à de nouvelles attaques. "Les mesures de sécurité sont renforcée depuis longtemps à Sotchi, donc les terroristes vont plutôt frapper des villes voisines comme Volgograd", prévient-il.