Au moins dix-huit personnes ont été tuées et des dizaines d'autres ont été blessées hier, dans le sud de la Russie, lorsqu'une kamikaze s'est faite exploser dans une gare de Volgograd. Un nouveau regain de violences dans cette région proche de l'instable Caucase russe. «Un engin explosif a éclaté à 13h00 (09h00 GMT) près de l'entrée de la gare ferroviaire à Volgograd. Selon les premières estimations, il a été déclenché par une femme kamikaze», a indiqué le comité d'enquête russe dans un communiqué. L'explosion s'est produite devant les détecteurs de métal placés à l'entrée de la gare, bondée de voyageurs, précise le communiqué. Au moins «14 personnes ont été tuées et 27 autres, parmi lesquelles un enfant, ont été blessées» dans l'attentat, selon le comité d'enquête. Le gouvernement régional a pour sa part fait état d'au moins 18 morts et de plus de 40 blessés, selon l'agence publique Ria-Novosti. Le ministère de la Santé a de son côté évoqué plus de 50 blessés. «Une enquête pour attentat terroriste a été ouverte», a indiqué le comité d'enquête. La puissance de l'engin explosif était d'environ dix kilos d'équivalent TNT, selon la même source. Les fenêtres ont été soufflées aux deux premiers étages de la gare, et de nombreuses ambulances se trouvaient devant l'entrée principale de ce bâtiment de brique gris, au milieu des débris et de la neige, selon des images diffusées à la télévision publique russe. «C'était une explosion très puissante», a déclaré Valentina Petritchenko, vendeuse dans une boutique de la gare, à la chaîne russe Vesti 24. «Il y avait des gens qui ont commencé à courir, mais ils ont été repoussés par l'explosion. C'était très effrayant», a-t-elle raconté. Le président russe Vladimir Poutine a été informé de l'attentat et a chargé les ministères de la Santé et des Situations d'urgence, ainsi que les autorités locales de prendre «toutes les mesures nécessaires pour apporter une assistance complète à tous les blessés dans l'explosion», selon un communiqué du Kremlin. M. Poutine a également chargé le comité d'enquête de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité à Volgograd, selon la même source. Le ministère de l'Intérieur a, pour sa part, annoncé le renforcement des mesures de sécurité dans toutes les gares et aéroports principaux du pays. En octobre dernier, à Volgograd (ex-Stalingrad), une kamikaze originaire du Daguestan avait tué six personnes en se faisant exploser dans un autobus rempli d'étudiants. Ce précédent attentat avait déjà soulevé des craintes quant à la sécurité des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi (sud) qui s'ouvrent le 7 février. Depuis 1999, la Russie a été frappée par une série d'attentats sanglants, plusieurs d'entre eux ayant été commis par des femmes kamikazes, surnommées les «veuves noires» et armes privilégiées de la rébellion islamiste. Une femme kamikaze a ainsi commis le double attentat suicide en mars 2010 dans le métro de Moscou qui a fait 40 morts. En 2004, deux femmes kamikazes originaires du Caucase du Nord avaient fait exploser deux avions de lignes qui venaient de décoller de l'aéroport de Moscou-Domodedovo. La rébellion cherche à instaurer un nouvel Etat dans le Caucase du Nord, et son chef, Dokou Oumarov, ennemi numéro un du Kremlin, avait appelé en juillet dans une vidéo à des attaques contre les JO de Sotchi, pour empêcher «par tous les moyens» la tenue de cet événement. La station balnéaire de Sotchi, située entre les bords de la mer Noire et les montagnes du Caucase, à 690 kilomètres au sud-ouest de Volgograd, se trouve à proximité des violences qui secouent plusieurs régions caucasiennes, notamment le Daguestan. Le président Vladimir Poutine a érigé ces jeux en priorité nationale et compte en faire une vitrine de la Russie. D'énormes moyens ont été investis dans des travaux tous azimuts à Sotchi, ville auparavant quasi vierge d'infrastructures sportives. La facture globale fait de ces JO les jeux les plus chers de l'histoire olympique -hiver et été confondus- avec quelque 50 milliards de dollars (36 milliards d'euros). Agences