Plusieurs députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont plaidé mardi à Alger pour l'instauration de règles dans le cadre de la loi relative à l'activité audiovisuelle qui permettent la création de chaînes de télévision respectant l'éthique de la profession et les exigences du service public. Lors d'une séance plénière consacrée au débat du projet de loi relative à l'activité audiovisuelle tenue en présence du ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, les membres de l'APN ont insisté sur la nécessité d'obliger les propriétaires des chaînes, dont l'ouverture est prévue dans le cadre de la loi "à faire preuve de professionnalisme et à ne pas verser dans le commerce et le gain facile". Le député du parti des Travailleurs, (PT), Djeloul Djoudi a affirmé que son parti était favorable à l'ouverture du champ audiovisuel dans le cadre "du respect de l'éthique de la profession de journaliste", soulignant "le rôle important de l'information publique dans la diffusion d'une information objective et crédible". Il a, également, mis en garde contre "la gravité d'exploiter le secteur audiovisuel pour réaliser le gain facile, en faisant circuler des rumeurs et de fausses informations pour servir des intérêts politiques restreints", citant l'exemple "des chaînes qui ont contribué à faire de la propagande et à saper la sécurité et la stabilité de pays, dans le cadre de ce qu'on appelle le printemps arabe". M. Djoudi a, d'autre part, salué l'engagement du ministre de la Communication à introduire des amendements aux articles 5 et 17 relatifs aux chaînes thématiques. Dans ce contexte, la députée du Front de libération nationale (FLN), Asma Benkada a souligné "la sensibilité et la gravité du champ audiovisuel", appelant à "définir des mécanismes permettant de présenter une matière médiatique loin de la provocation pour contribuer à la promotion de l'éducation et du civisme des citoyens". La députée de l'Alliance Algérie verte (AAV), Zahia Nourri s'est interrogée sur "l'intérêt de l'intervention des présidents de l'APN et du conseil de la nation pour la désignation des membres de l'autorité de régulation", qu'elle a qualifié "de monopole flagrant qui confère à cette instance une seule tendance politique". Mme Nourri a insisté sur la nécessité de "réhabiliter la télévision publique pour lui permettre d'assurer un service public qui répond aux aspirations des citoyens". Le député du Front national algérien (FNA), Abdelmadjid Ben Ahmed a souhaité que la loi relative à l'activité audiovisuelle constitue "un pas vers la création de chaînes de radio et de télévision qui servent l'intérêt de l'Etat et de la société et qui renforcent la cohésion nationale et l'unité du peuple". D'autres députés ont pour leur part appelé les pouvoirs publics à intervenir pour "réguler l'activité des chaînes algériennes de télévision ayant déjà entamé la diffusion, profitant de l'absence d'un cadre juridique régissant le champ audiovisuel". Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a présenté mardi le projet de loi relatif à l'activité audiovisuelle devant les députés de l'APN, lors d'une séance plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'assemblée. Le projet de loi de 107 articles stipule en son article 10 que l'exploitation des services de communication audiovisuelle se fait par le biais de la conception de programmes à l'adresse de la société dans toutes ses composantes.