Des combats opposaient mercredi l'armée sud-soudanaise aux rebelles menés par l'ex-vice président Riek Machar dans la ville pétrolière de Malakal, dans le nord du Soudan du Sud, a affirmé l'armée, alors que le conflit entre dans son deuxième mois. Les affrontements entre les deux camps pour le contrôle de Malakal, capitale de l'Etat du Haut-Nil, semblent désormais être parmi les plus intenses depuis que les combats ont débuté dans la jeune nation le 15 décembre. Les Nations unies font état de batailles de chars en pleine ville. "Il y a des combats intenses à Malakal", a déclaré le porte-parole de l'armée, Philip Aguer. Selon lui, les rebelles n'ont, contrairement à ce qu'ils disent, pas pris le contrôle de la capitale régionale. Les rebelles avaient lancé une nouvelle attaque mardi pour tenter de s'emparer de la ville, qui a déjà changé de main deux fois depuis le début du conflit. Selon des sources humanitaires et des analystes, le conflit pourrait avoir déjà fait jusqu'à une dizaine de milliers de morts, dont au moins 200 civils noyés dans le naufrage du bateau sur lequel ils avaient embarqué pour fuir les combats à Malakal. Les Nations unies parlent elles d'environ 400.000 déplacés. Nombre d'habitants fuient des affrontements à caractère ethnique opposant la tribu dinka du président Salva Kiir aux Nuer de son rival Riek Machar. Les deux parties tentent depuis dix jours de se mettre d'accord sur l'instauration d'un cessez-le-feu. Elles discutent dans la capitale éthiopienne Addis Abeba sous l'égide de pays d'Afrique de l'Est, mais les pourparlers trainent en longueur: ils butent notamment sur la question de la libération de onze personnes proches de Riek Machar faites prisonnières au début des combats. Mardi soir, le ministre sud-soudanais de l'Information, Michael Makuei, s'est montré optimiste sur la possibilité que les deux parties "se mettent d'accord sur la fin des hostilités", mais les rebelles insistent toujours sur le fait que la libération des détenus et le cessez-le-feu sont indissociables.