Le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur a animé hier une conférence de presse sur les préparatifs de l'élection présidentielle. Mohamed Talbi est revenu sur les moyens matériels et logistiques mis en place pour garantir le bon déroulement du scrutin du 17 avril. A propos des partis politiques appelant au boycott, le conférencier a indiqué qu'ils avaient parfaitement le droit d'adopter une telle position. «On ne peut que la respecter. Toutefois, il n'y aura pas de place pour eux lors de la campagne électorale», a-t-il précisé, ajoutant que «toutes les salles et les infrastructures sont mises à la disposition des candidats exclusivement. L'administration doit être neutre». M. Talbi a affirmé également que la prochaine échéance électorale est déterminante pour le pays comme l'ont été les législatives qui se sont déroulées dans un climat marqué par les évènements dans certains pays arabes». Le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques a assuré que la présidentielle du 17 avril sera transparente, tout en rappelant tous les mécanismes mis en place par la loi organique portant régime électoral. De la révision exceptionnelle des listes électorales jusqu'à l'annonce des résultats en passant par les prérogatives de contrôle dévolues à la commission de supervision des élections et à la commission indépendante de contrôle des élections, mais aussi la prestation de serment des encadreurs des centres et bureaux de vote, l'administration n'aura rien laissé au hasard», selon le représentant du ministère de l'Intérieur, qui précise que «les candidats recevront le fichier électoral gravé sur un CD qu'ils sont tenus de restituer dix jours après la proclamation des résultats». M. Talbi justifie cette obligation de restitution par la crainte de voir le fichier électoral utilisé à d'autres desseins. Par ailleurs, M. Talbi a certifié que le nombre du corps électoral n'est aucunement gonflé, indiquant qu'il est estimé à 22 466 604 électeurs en se référant aux chiffres issus de la révision annuelle du mois d'octobre et celle exceptionnelle de cette année. Au sujet du budget alloué aux candidats à la présidentielle pour mener leur campagne électorale, il a précisé qu'aucun centime ne sera versé aux candidats avant les élections et la proclamation des résultats, «le remboursement de la campagne électorale étant tributaire du résultats obtenu par les candidats». En somme, la condition posée pour l'amortissement des frais de campagne est que le candidat obtienne 25% des suffrages exprimés. A ce moment, il dresse un état de ses dépenses approuvées par un commissaire aux comptes et transmet le dossier au Conseil constitutionnel qui tranchera. M. Talbi révèle que jusqu'à hier, «82 personnalités ont retiré les formulaires de signatures». Quant à la présence ou non d'observateurs étrangers, il affirmera que cela relevait d'une décision politique souveraine. 13 sous-commissions de la CNSEL installées
De son côté, le président de la Commission nationale de supervision de l'élection présidentielle (CNSEL), Brahmi Lachemi, a annoncé hier à l'émission «Dhaïf Essabah» (L'invité du matin) de la chaîne 1 de la Radio nationale, que 13 sous-commissions de la CNSEL seront installées jeudi au niveau de la wilaya d'Alger après l'adoption de son règlement intérieur par son assemblée générale. «Les sous-commissions restantes sur les 69 sous-commissions prévues au niveau national seront installées ultérieurement, au même titre que les quatre sous-commissions de la communauté nationale à l'étranger (Paris, Marseille, Tunis et Washington)», a-t-il ajouté. Une cellule centrale sera également installée la semaine prochaine dans la wilaya d'Alger aux fins de coordination avec les autres sous-commissions, a-t-il dit, précisant qu'elle sera composée de magistrats du Conseil d'Etat. Il a expliqué notamment que «la commission est composée de magistrats désignés par décret présidentiel qui jouissent d'une totale indépendance et ne sont soumis à aucune tutelle administrative». M. Brahmi a réitéré l'attachement des membres de la CNSEL au principe de totale neutralité dans l'accomplissement de leurs missions et leur engagement à travailler dans la transparence. Il a précisé que la CNSEL n'a pas vocation à examiner les dossiers des candidats, mission qui relève de la compétence du Conseil constitutionnel.