L'euro reculait face au dollar vendredi, plombé par un nouveau ralentissement de l'inflation en zone euro tandis que le billet vert restait porté par la poursuite de la diminution des aides de la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), l'euro valait 1,3540 dollar contre 1,3554 dollar jeudi vers 22H00 GMT. La monnaie unique européenne reculait également face à la devise nippone à 138,63 yens - tombant même vers 10H15 GMT à 138,42 yens, son niveau le plus faible en deux mois - contre 139,21 yens jeudi soir. Le dollar aussi baissait face à la monnaie japonaise, à 102,38 yens contre 102,71 yens jeudi soir. Les chiffres de l'inflation en zone euro pour janvier sont "plus faibles qu'attendu", soulignait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.Com. Après avoir un peu accéléré en novembre, l'inflation a encore ralenti en janvier dans la zone euro à 0,7% contre 0,8% en décembre, selon une première estimation publiée vendredi. Déjà la veille, l'annonce d'un ralentissement de l'inflation en Allemagne avait alimenté des craintes de déflation au sein de l'Union monétaire. La Banque centrale européenne (BCE) avait abaissé en novembre son taux directeur, à un nouveau plus bas historique (0,25%), afin de contrer le ralentissement de la hausse des prix au sein de l'Union monétaire. La perspective d'un nouvel assouplissement monétaire pesait ainsi sur l'euro, car une baisse de taux rend une monnaie moins rémunératrice et donc moins attrayante pour les investisseurs spéculatifs. De son côté, le dollar restait soutenu par des chiffres encourageants sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis. En effet, la première économie mondiale a progressé davantage que prévu au quatrième trimestre malgré la paralysie budgétaire en octobre, affichant une croissance de son Produit intérieur brut (PIB) de 3,2% en rythme annualisé, selon une première estimation publiée jeudi. De plus, la banque centrale américaine a décidé mercredi de réduire de nouveau de 10 milliards de dollars ses achats d'actifs mensuels en les portant à 65 milliards de dollars à partir de février. Ces injections de liquidités auxquelles la banque centrale procède depuis 16 mois visent à soutenir la reprise, en influant sur les taux à la baisse pour favoriser l'investissement et l'emploi. Mais elles ont pour effet collatéral de diluer la valeur du billet vert et toute diminution de ce programme tend ainsi à revigorer la devise américaine. La politique monétaire américaine continuait de rendre les marchés émergents nerveux, même si une certaine stabilisation pouvait être observée, notamment sur la livre turque, le rouble russe et le rand sud-africain, notaient des courtiers. Vers 10H30 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 82,28 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,6455 dollar pour une livre. La devise helvétique se stabilisait face à l'euro à 1,2233 franc suisse pour un euro, et baissait face au dollar, à 0,9034 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1246,50 dollars au fixing du matin contre 1242,50 dollars jeudi soir.