Les citoyens de la wilaya de Ghardaïa, Ibadites et Malékites, ont exprimé mercredi leur détermination à rompre avec la violence en réglant eux-mêmes leurs problèmes "qui n'ont jamais été d'ordre confessionnel ou ethnique", et ce, dans le cadre d'un dialogue avec les autorités publiques. Plusieurs citoyens de cette wilaya ont exprimé à l'APS leur "rejet" de ce qui a été considéré comme "un conflit confessionnel et ethnique entre Ibadhites et Malékites". Brahim Tichrisse, élève au lycée Moufdi-Zakaria, a indiqué que "les citoyens de Ghardaïa, qu'ils soient Malékites ou Ibadhites, ont fréquenté une même école, s'identifient à une même histoire et sont liés par un destin commun, la question ethnique n'ayant jamais posé problème". D'autres citoyens de la même wilaya ont exprimé l'espoir que la vague de violence qu'ils viennent de vivre ne se renouvelle plus jamais compte tenu des conséquences qu'elle est susceptible de générer, appelant à faire preuve de vigilance et de sagesse. Sages, associations et élus de la wilaya ont multiplié les campagnes, appelant particulièrement les jeunes à la raison et au règlement des problèmes par le dialogue avec les autorités locales, selon la déclaration du président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) Omar Dadi Addoune, qui a ajouté que "tous les citoyens de la wilaya sont conscients de la responsabilité qui leur incombe pour mettre en échec tout ce qui est de nature à porter atteinte à l'unité de la population de la wilaya". Selon ce même responsable, les autorités publiques représentées par le wali, tiennent des réunions périodiques avec les notables, sages et représentants de la jeunesse "pour examiner les problèmes et apporter les solutions idoines". A cet effet, une réunion a regroupé mercredi au siège de la wilaya, le wali, Mahmoud Djamaa, les notables de la wilaya et des représentants de la société civile, a ajouté la même source. Par ailleurs, les citoyens continuaient d'affluer de différentes régions du pays vers Ghardaïa dans le cadre de démarches de réconciliation. Une délégation des Scouts musulmans algériens de Sidi Bel Abbès ainsi que des associations locales de Sétif et Bordj Bou Arreridj sont arrivées mercredi à Ghardaïa. Des cadres de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont intensifié les campagnes de proximité dans plusieurs communes et quartiers de la wilaya tels que Berriane, Gherara, Ghardaïa et Benoura. Selon le directeur de la communication et des relations publiques à la DGSN, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, ces compagnes visent "à nouer des contacts" avec les associations et les jeunes de la wilaya afin d'organiser la semaine d'information de la police prévue dans la wilaya prochainement. Cette manifestation porte notamment sur "le renforcement des moyens de prévention de la violence, des accidents de la route et des dangers de la drogue ainsi qu'une grande campagne de vulgarisation des mécanismes et conditions d'accès au corps de sureté nationale. Retour à la normale et reprise totale des activités Un retour à la normale a été enregistré dans l'ensemble de la wilaya de Ghardaïa y compris à Berriane à la faveur d'un dispositif sécuritaire renforcé. A l'instar des autres régions du sud algérien, la ville de Ghardaïa s'est réveillée, tôt mercredi, au son des pas de ses habitants qui affluaient vers le Souk antique où sont exposés tapis, vaisselle et joaillerie. Les élèves des trois cycles d'enseignement ont repris leurs cours après le rétablissement de la sécurité grâce au déploiement d'un important dispositif sécuritaire au niveau des établissements éducatifs. Tous les établissements scolaires de la commune de Berriane (45 km du chef-lieu de Wilaya) devront reprendre leurs activités jeudi suite à la satisfaction par la direction de la sureté de wilaya de Ghardaïa des requêtes des enseignants concernant le renforcement de la sécurité aux alentours des structures scolaires, a fait savoir le président de l'APW Omar Dadi à l'APS. Le même responsable qui a effectué une visite dans la commune de Berriane a fait état d'un retour au calme et à la normale précisant que les services administratifs, bureaux de poste et services de l'état civil et autres directions de wilaya de différents secteurs ont fourni leurs prestations normalement aux citoyens. Mardi soir et mercredi matin, l'heure était à la solidarité et l'entraide entre les citoyens de la ville, notamment les jeunes, qui se sont livrés à une véritable entreprise de nettoiement des quartiers aidés en cela par les services d'hygiène, a constaté l'APS rue Emir Abdelkader et place du 1er novembre 1954.