Le moins que l'on puisse dire c'est que le Mouloudia d'Alger gère plutôt mal les défaites et ce même si son entraîneur Fouad Bouali est connu pour être un technicien plutôt calme et stoïque qui ne se laisse jamais déborder par la passion surtout dans les moments difficiles. Il ne faut pas oublier qu'il est venu au MCA alors que ce club venait de limoger Alain Geiger après une série de mauvais résultats et qu'il a su redresser très vite la situation au point de rester pendant un peu plus de deux mois. Il aura fallu cette première défaite sous l'ère Bouali concédée à Aïn Mlila face au CRBAF pour qu'une certaine cacophonie se déclenche au niveau de la direction du club avec comme première mesure, semble-t-il, une interdiction de parler à la presse signifiée aux joueurs par le manager général du club. Est-ce réellement ce qui va régler le problème du Mouloudia ? Rien n'est moins sûr quand on voit à quel point les dirigeants mettent quelquefois une pression négative sur les joueurs avant un match en déclarant à travers les médias le montant qui leur est promis comme prime pour gagner tel ou tel match. Une originalité qui peut quelquefois avoir l'effet inverse et motiver encore davantage l'équipe adverse comme cela a été le cas pour la modeste formation de Aïn Fakroun largement moins nantie financièrement que le MCA. Il semble également inopportun de fixer une place sur le podium comme objectif minimum pour une équipe qui n'a jamais montré cette saison une dimension proportionnelle à cette ambition des dirigeants. Ces derniers doivent, bien évidemment, se mettre en adéquation avec l'évaluation du coach avant de se lancer dans une prospective qui dépasse leurs capacités. Dans ce registre d'ailleurs, Fouad Bouali a le mérite de ne jamais varier son discours et de toujours dire qu'il faut d'abord un grand travail pour donner au MCA la dimension d'une équipe conquérante. Le plus important aussi qu'il avait souhaité avant le mercato, l'arrivée d'un attaquant-buteur au sens propre du terme : «Si vous me ramenez cet oiseau rare je suis prêt à le payer de ma poche.» Or son vœu est resté pieu puisque mis à part les deux Africains Dibi et Lavatsa qui sont en quelque sorte des «inconnus au bataillon», il n'y a point eu de «casseurs de baraques», comme le souhaitait l'entraîneur Bouali. Ce dernier devra alors continuer à composer avec ce qu'il a en s'ingéniant à farfouiller dans l'âme de cette équipe pour y trouver peut-être cette faculté de régularité dans les résultats qui est le point crucial du Mouloudia cette saison.