L'Atletico Madrid, nouveau leader du Championnat d'Espagne, a redistribué les cartes avant la 23e journée ce week-end, où le FC Barcelone, deuxième, doit tenter de reprendre la main et le Real, troisième, est privé son atout majeur Cristiano Ronaldo, suspendu. Euphorie interdite pour l'Atletico Depuis une semaine, l'Atletico est leader en solitaire de la Liga pour la première fois depuis son dernier titre de champion, conquis en mai 1996. Il compte trois points d'avance sur le Barça et le Real (57 contre 54) et a en outre l'avantage d'avoir a priori le match le plus abordable du trio de tête ce week-end, à Almeria (samedi 22h00). Mais la déroute subie mercredi par l'"Atleti" en demi-finale aller de la Coupe du Roi devant le Real (3-0) l'a brusquement ramené à la réalité: même si tout lui sourit en Liga, le club "colchonero" va devoir maintenir à distance les deux grands d'Espagne, qui n'avaient plus abandonné la première place à un tiers depuis plus de deux ans. Battus au stade Bernabeu dans l'engagement et l'intensité, leurs habituels points forts, les hommes de Diego Simeone doivent immédiatement réagir samedi sur la pelouse du 17e de Liga et premier non-relégable. "Ils sont touchés parce que ce sont des garçons qui veulent gagner, et quand ce n'est pas le cas, ils ne sont pas contents", a résumé mercredi soir le technicien argentin. Le Barça sans marge d'erreur C'est un "championnat totalement différent" qui débute pour le Barça, a prévenu son entraîneur Gerardo Martino. De chassé, voici le club catalan devenu chasseur, lui qui accaparait la première place de Liga depuis la première journée de la saison 2012-2013, soit 59 matches d'affilée. Il faut dire que Barcelone n'a pris que 5 points en Liga sur les 12 derniers mis en jeu, un passage à vide qui a culminé le week-end dernier lors d'un revers surprise contre Valence au Camp Nou (2-3). Le Barça, qui menait 1-0 au bout de 30 minutes de jeu au Camp Nou, s'est relâché et, méconnaissable, a enchaîné les erreurs défensives. "C'a été dur pour nous mais il faut regarder de l'avant. Nous allons essayer de ne plus laisser de points en route", a promis vendredi l'attaquant blaugrana Pedro. Mais même s'ils ont entretemps battu la Real Sociedad en Coupe du Roi (2-0), les Catalans auront fort à faire dimanche (21h00) sur la difficile pelouse du FC Séville, septième. "Ce match est d'une importance maximale. Nous jouons gros, a souligné Pedro. D'ici à la fin de la saison, la marge d'erreur est très réduite, on ne peut quasiment pas se manquer." Au Real, la vie sans Ronaldo Débouté en appel, le Real n'a pas obtenu gain de cause: Cristiano Ronaldo, expulsé dimanche dernier à Bilbao (1-1), a été sanctionné de trois matches de suspension en Liga, à commencer par la réception de Villarreal samedi (20h00). Certes, la "Maison blanche" reste sur la lancée d'un mois de janvier idyllique (huit rencontres, huit victoires, zéro but encaissé) et a eu la satisfaction de signer l'un de ses meilleurs matches de la saison contre l'Atletico mercredi. Mais sans son double Ballon d'Or, actuel meilleur buteur de Liga (22 buts), le Real n'est pas le même. Surtout qu'il affronte le promu Villarreal (5e), équipe révélation de la saison et actuellement en course pour la quatrième place, synonyme de Ligue des champions. Et que l'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti a dit redouter que ses joueurs aient laissé trop d'énergie dans le derby "très intense" de mercredi. Pour faire face, le Real comptera sur le retour de Gareth Bale, dont le Bernabeu attend qu'il retrouve sa pleine mesure après une série de pépins physiques. Quant au jeune Jesé (20 ans), buteur lors des trois derniers matches du Real, il a l'occasion de briller dans le couloir gauche laissé vacant par Ronaldo.