La sorcellerie, on n'en a pas encore fini d'entendre parler, même au XXIe siècle. On se demande toujours dans quel monde nous vivons. Le Moyen-âge c'est du passé ! Pourtant, rien ne le prouve quand on voit ce qui se mijote encore dans la tête de certains bélabessiens. Magie noire ou «s'hour», comme on dit chez nous, se pratique de plus en plus à des fins diaboliques et maléfiques. Cette magie satanique se pratique depuis des siècles par nos ancêtres, aujourd'hui elle se pratique par des sorciers, des charlatans et des escrocs. A Sidi Bel Abbès, les sorciers, les voyants(e) et les guérisseurs prétendent tous la même chose, ils ont ce pouvoir surnaturel : communiquer avec l'au-delà. Ils sont plus que nombreux et habitent tous les quartiers et les villages, certainement aucun parmi eux ne manque de clientèle, mais il existe les grands charlatans, «r'ouda», telle est l'expression utilisée pour encourager une femme à rendre visite au charlatan. Ils atteignent jusqu'à cent clients par jour. Si Youb est l'un des plus connus des «telba» dans la ville de Sidi Bel Abbès, il est surtout connu par ses origines marocaines et sa connaissance de la magie noire. Les femmes disent qu'il a le pouvoir magique de tout réaliser par un simple «herz» ou «ketab» (talisman). Dans une ambiance fumigène ou la respiration devient assez difficile, sous une lumière tamisée, il n'a pas l'air d'un amateur. Tout est bon pour jouer la comédie devant ce client perdu, incapable de le contredire. Pouvoir, argent et amour, le rêve de chacune d'entre elles, et dire qu'il y a des gens qui croient encore au miracle en allant le chercher chez des sehhara, et ils y mettent le prix. Il est également connu que les gens parcourent des centaines de kilomètres pour pouvoir prendre un rendez-vous chez si Souasse, grand taleb au village de Marhoum. Ce petit village est devenu connu grâce à ce charlatan qui, d'après l'expression courante des femmes, «yjemed el mâa», congèle l'eau. Quant aux voyantes (guezzana), elles ne sont pas efficaces pour les femmes qui cherchent plus à prédire l'avenir qu'à trouver des solutions concrètes chez un taleb avec un «herz» très puissant. Comme c'est le cas avec Yamina echouafa qui se plaint du manque de clients.