Séparation Au Maghreb, on prend soin de différencier la magie blanche, à laquelle on donne le nom de sîmia, de la magie noire ou démoniaque, qui est le sih?r, magie proprement dite ou sorcellerie. La distinction se fait sur la finalité assignée aux pratiques : alors que la magie blanche est toujours tournée vers le bien, la magie noire, elle, l?est vers le mal. La magie blanche se suffit parfois d?une amulette constituée d?un verset de Coran (par exemple le verset dit de La Lumière ou une partie de la sourate Yacine), chargé de protéger la personne qui le porte. D?ailleurs, ce type d?amulette, appelé hidjab (protecteur) n?est pas considéré par beaucoup de gens comme de la magie. Des hidjabs se vendent même sous forme de petits livrets de quelques centimètres que l?on glisse dans le portefeuille. On porte également ce petit hidjab en pendentif : le texte coranique est gravé et porté en collier. Certains hidjabs de ce genre sont encore plus élaborés avec, en plus des versets coraniques, des formules comportant des lettres mystérieuses ou même des formules d?invocation, des noms d?Anges, etc. On ne trouve pas de malédiction dans les amulettes de ce type, et surtout on n?évoque pas les démons. Les noms des démons apparaissent dans la magie démoniaque. Le magicien les appelle au cours de cérémonies où il utilise des invocations et des produits spéciaux ou encore durant le sacrifice sanglant d?animaux. On croit que les esprits invoqués sont attirés par les formules employées ou encore par le sang et qu?ils répondent favorablement à la demande qui leur est faite. La demande est ici tournée vers le mal. Il s?agira, par exemple, de séparer un homme d?une femme pour pousser l?homme à en suivre une autre, de provoquer la haine ou la mésentente entre les membres d?une même famille ou encore de rendre quelqu?un malade, voire de le tuer. Si les gens ont très peur de cette magie, ce n?est pas seulement parce qu?on croit à ses effets surnaturels, mais surtout qu?on craint les produits qu?elle utilise : c?est le cas de l?arsenic, rrahdj, qui est un poison violent et qui a causé, dans les rites magiques, de nombreuses victimes.