Le ministre de l'éducation nationale, M. Abdelatif Baba Ahmed n'a pas écarté samedi à Alger l'éventualité du report des examens de fin d'année 2013-2014, si la grève que connaît le secteur se poursuivait pour la quatrième semaine consécutive, en raison de l'impossibilité de rattraper le retard accusé dans les cours. Lors d'un point de presse animé en marge de la journée d'étude sur la reforme du service public, M. Baba Ahmed a affirmé que la grève que connaît le secteur de l'éducation nationale depuis plus de trois semaines "nous amène à dire qu'il est impossible de rattraper les heures de cours ratées", soulignant qu'en cas de poursuite de la grève pour la quatrième semaine consécutive "nous serons obligés de reporter les examens de fin d'année". Le ministre a regretté "l'obstination" des syndicats grévistes qui campent sur leur position quant à certaines revendications "qui ne relèvent pas des prérogatives" de son ministère notamment celle relative à la "promotion inconditionnelle des enseignants". "Il y a des lignes rouges à ne pas franchir car il est inconcevable de promouvoir un enseignant ayant le niveau du primaire sans condition aucune ou sans bénéficier d'une formation, conformément au classement de la fonction publique", a-t-il estimé. Il a réaffirmé que le volet relatif à la promotion systématique des enseignants "est une logique que nous réfutons et qui ne peut être imposé pour la simple raison que cette question relève uniquement des prérogatives de la fonction publique". Passant en revue les taux de participation à la grève publiés dans la presse, M. Baba Ahmed a appelé à s'assurer de la véracité de ces taux, soulignant que le taux de suivi pour le cycle secondaire "n'a pas dépassé les 20% et ne dépasse les 50 % que dans une seule wilaya". A une question sur le "retard" accusé par la tutelle pour la satisfaction des revendications des partenaires sociaux, le ministre a reconnu "la légitimité de certains revendications qui ont été définitivement tranchées". Cependant, il a insisté sur "l'illégitimité de certaines revendications qui impliquent avant tout l'intervention du secteur de la fonction publique". En raison de l'illégitimité de la grève observée par certains syndicats de l'éducation nationale, le ministère de tutelle a eu recours, dans un premier temps, selon son premier responsable, à l'envoi de mises en demeure aux enseignants grévistes "puis à l'envoi de décisions de licenciement à l'adresse des enseignants ayant refusé de regagner leurs postes". Le ministre a qualifié la grève des syndicats de "désobéissance" aux lois en vigueur, appelant les grévistes " à la retenue et à mettre l'intérêt de l'élève au dessus de toute considération". Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) avait décidé vendredi de reconduire la grève pour la quatrième semaine consécutive à compter de dimanche 16 février. La nature et la durée de la grève seront définies par le bureau national élargi qui se réunira durant les prochains jours, avait indiqué le syndicat. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) n'ont pas encore pris leurs décisions quant à la poursuite ou non de la grève. Ces syndicats avaient séparément appelé à une grève pour la révision du statut particulier, notamment, dans son volet relatif aux promotions et à l'actualisation de la prime de zone dans la région du sud et des Hauts Plateaux.