Les deux buteurs fortes têtes de l'AC Milan et de l'Atletico Madrid, Mario Balotelli et Diego Costa, sortent de leur crise au meilleur moment pour leur duel très attendu en Ligue des champions, mercredi. Larmes séchées Enfin le retour de Super Mario? En larmes sur le banc lors de la leçon à Naples (3-1), Balotelli a retrouvé le sourire - bien qu'un peu crispé - en sauvant son équipe d'un nul vierge embarrassant contre Bologne juste avant de retrouver l'Atletico, une frappe "balotellienne" de 40 m sous la barre (1-0). Son entraîneur Clarence Seedorf, "sûr qu'il deviendra un grand champion", espère qu'il saura à nouveau faire parler la poudre. Diego Costa a également repris quelques couleurs en marquant samedi contre Valladolid (3-0) après un gros passage à vide depuis la trêve: 23 buts en 22 matches entre août et décembre, puis trois petits buts en 12 rencontres depuis janvier. "Les adversaires l'ont très bien pris au marquage", a résumé la semaine dernière l'entraîneur Diego Simeone, qui travaille "pour que l'équipe puisse mieux parvenir à offrir des occasions à un joueur aussi important." Les recours Les deux collectifs émoussés comptent sur leurs pointes pour les guider. Seedorf a bien besoin du meilleur Super Mario : après un mois de travail le jeu du Milan ressemble à un manège où les attaquants ne décrochent pas souvent le pompon. Les "Rossoneri" ne sont guère dangereux et ont remporté deux de leurs trois victoires sous la direction du Néerlandais (en six matches) dans les dernières minutes, contre Bologne et à Cagliari (2-1). L'Atletico, qui ne comptait jusque-là qu'une défaite dans sa saison, a perdu pour sa part trois matches d'affilée début février. Il a laissé contre Almeria (2-0) sa place seul en tête de la Liga, et s'est incliné lors des demi-finales de la Coupe du Roi contre le Real (3-0, 2-0). Mais les "Colchoneros" tiennent toujours tête au Real et au Barça, avec qui ils partagent désormais la première place, quand l'AC Milan est largué à... 31 points de la Juventus en Serie A! Caractères Pour exploiter au mieux leurs talentueux buteurs, Seedorf et Simeone doivent manier deux personnalités explosives, à l'image de leur "casier": huit jaunes et un rouge pour Balotelli, huit jaunes pour Costa, puni de quatre matches l'an dernier pour avoir bousculé un joueur du Viktoria Plzen en Europa League. Avant le missile bolognais, Balo traversait une crise, footballistique et personnelle. Il venait de reconnaître sa fille âgée d'un an, exposée au grand jour en Italie où il est une immense star. "Qu'on me laisse tranquille, et je donnerai tout sur le terrain", répondait-il. Depuis le début de sa carrière, seul le sélectionneur Cesare Prandelli a tiré le maximum du génial mais inconstant "Balo". Arrivé en janvier 2013, il a porté quasiment sur ses épaules le Milan en Ligue des champions. Avant de devenir très irrégulier cette saison. Diego Costa aussi souffre de problèmes d'image, liés à son caractère batailleur. Pressenti en sélection espagnole, qu'il a choisie aux dépens de la brésilienne, ses accrochages avec les défenseurs du Real et de la "Roja", Alvaro Arbeloa et Sergio Ramos, lors des derbies ont déplu au sélectionneur Vicente Del Bosque, qui ne veut pas emmener au Mondial un joueur à problèmes. "Il y a des choses que je n'aime pas, a dit Del Bosque. Chacun doit se concentrer sur son jeu et défendre son équipe, mais on ne doit pas voir certains comportements." Bref, faire "disjoncter" Balotelli ou Costa, c'est priver le Milan et l'Atletico d'une de leur meilleure arme. Avis de tempête.