La Russie a dénoncé mercredi une "tentative de coup d'Etat" en Ukraine et a rejeté la politique de sanctions et de médiation des Occidentaux. "Sur le fond, il s'agit d'une tentative de coup d'Etat", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait porter la responsabilité des événements sur les "extrémistes" qui selon lui cherchaient la violence, sur les opposants qui ont "refusé le compromis", et sur les Occidentaux. "De nombreux pays occidentaux ont essayé par tous les moyens de s'ingérer, ont encouragé l'opposition à agir hors du terrain légal (...) ont menacé de sanctions et continuent de le faire", a ajouté M. Lavrov, dans des déclarations transmises à partir de Koweit et disponibles sur le site du ministère. Les Occidentaux ont "honteusement" omis de voir les actes extrémistes "y compris néonazis, antisémites", a souligné M. Lavrov. La Russie met par ailleurs les Occidentaux en garde contre "les tentatives insistantes de médiation". "Nos partenaires européens ont suffisamment fait les médiateurs", a-t-il encore déclaré. Confirmant une conversation téléphonique mardi soir entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Viktor Ianoukovitch, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que Moscou ne pesait pas de son côté sur la politique ukrainienne. "Le président russe n'a jamais donné et ne donne pas de conseils à son homologue ukrainien sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire, et n'a pas l'intention d'en donner à l'avenir", a déclaré M. Peskov, cité par l'agence de presse Interfax. L'opposition ukrainienne accuse le président Ianoukovitch de s'être plié au "diktat" du Kremlin depuis qu'il a renoncé en novembre à un accord d'association en préparation avec l'UE, et s'est tourné vers la Russie. M. Ianoukovitch a discuté à Sotchi le 7 février avec M. Poutine en marge de l'ouverture des jeux Olympiques d'hiver, dont rien n'a filtré. Leur précédente rencontre avait eu lieu le 17 décembre à Moscou, lorsque M. Poutine avait accordé un crédit de 15 milliards de dollars et une baisse du prix du gaz à l'Ukraine, après que M. Ianoukovitch avait renoncé à signer l'accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis trois ans. "L'Ukraine est pour la Russie un Etat ami et frère, un partenaire stratégique et nous allons utiliser toute notre influence pour que la paix et le calme reviennent dans ce pays", a par ailleurs déclaré le ministère des Affaires étrangères dans son communiqué.