Une rencontre plaidant pour la libération des détenus politiques sahraouis et marocains et pour dénoncer la violation des droits de l'homme par le Maroc et ses procès inéquitables, s'est tenue jeudi soir dans la capitale française. Cette rencontre organisée à la faveur de la 9éme semaine anticoloniale, dédiée cette année au soutien au peuple du Sahara occidental pour son droit à l'autodétermination, a été animée par Régine Villemont, Secrétaire générale de l'Association des Amis de la République Arabe sahraouie démocratique (AARASD) et Ayad Ahram, président de l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (ASDHOM), basée en France. Evoquant la violation des droits de l'homme au Sahara occidental par le Maroc, Régine Villemont, a indiqué qu'on décompte 72 prisonniers politiques sahraouis, en détention dans les geôles marocaines dont 24 militants des droits de l'homme arrêtés après le démantèlement du camp de Gdeïm Izik (novembre 2010). Elle s'est demandé par ailleurs si le Conseil de sécurité compte renouveler le mandat de la Mission de l'Onu pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) qui expire le 30 avril prochain, soulignant que l'émergence d'un collectif d'associations sahraouies mettant l'accent sur la protection et le respect des droits de l'homme, constitue une pression qui a modifié l'appréciation et la portée politique qu'on pouvait avoir de la Minurso "dont le contenu était épuisé". Depuis 1991, date de sa création, la Minurso a-t-elle dit, n'arrivait pas organiser ce référendum, ce qui a conduit, à la fois, les Sahraouis du Sahara occidental et les responsables politiques des camps de réfugiés à exprimer une autre forme de revendication qui consistait en l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance et au respect des droits de l'homme. En d'autres termes, a-t-elle ajouté, il fallait que la Minurso "ne se contente plus de surveiller le cessez-le feu entre le Maroc et le Front Polisario, alors qu'elle n'arrivait déjà plus à organiser un referendum, et qu'elle puisse au moins donner, avec un mandat spécifique, la possibilité aux Sahraouis de s'exprimer politiquement, de revendiquer leur autodétermination, sans être exposés aux répressions du gouvernement marocains". Régine Villemont, a relevé aussi que depuis quatre ans cette campagne pour l'élargissement du mandat de la Minurso, a atteint son pic, il y a un an, avec l'engagement américain. De son point de vue " les Etats-Unis ont reculé certes, mais, des étapes ont été franchies tout de même dans ce sens. Elle a ajouté que ces étapes ont été franchies également avec l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, Christopher Ross qui avait reçu dans les locaux de cette Mission de l'Onu à El Aayoun, des associations et syndicats sahraouis, qui ont été reconnus en tant que personnes politiques responsables et légitimes pour revendiquer l'indépendance du Sahara occidental.