Le plus célèbre des maîtres de la derbouka en Algérie est incontestablement Ali Debbah dit Alilou. D'autres musiciens se sont imposés, notamment Zerrouk, Papou et actuellement Brahim Aggad. Cela n'échappe à personne, mais on n'oublie souvent les maîtres de la derbouka algéroise (dziria), notamment le chanteur Omar Mekraza et son maître Tchoutchène. L'une des plus grandes références en matière d'histoire du chaâbi, Mohamed Rachid, qui fut un élève du virtuose de la guitare, Moh Sghir Aouali, cite également Chaâbane Chaouch, mort en 1936, et Moh Tayeb, un très bel homme qui chantait et jouait à la derbouka et à la guitare dont il était un virtuose. A leurs côtés, on peut citer Moh Saïd, Aliouet dit «Mon fils» et Lakhdar El âchab pour sa finesse. Abdelkader El âchab était aussi un spécialiste de la derbouka. Mohamed Rachid tient à rappeler que c'est Alilou qui a introduit la derbouka à peau de poisson ainsi que la lampe pour réchauffer l'instrument. Mekraza, maître de la derbouka algéroise Cette technique sera reprise par les plus grands drabkis, dont Zerrouk et Papou. Quant à la derbouka algéroise, le maître incontesté restera Omar Mekraza qui avait l'audace de jeter la derbouka en peau de chèvre après chaque utilisation (une soirée). Quant à El Anka qui était connu pour changer la série de fils du mandole après chaque soirée, il a joué à la derbouka, au début de sa carrière dans l'orchestre de l'un de ses maîtres, cheikh Mustapha Nador. Ce dernier aurait également été accompagné à la derbouka par cheikh El Meknassi. Il faut noter que Mekraza était le drabki préféré d'El Anka qu'il a d'ailleurs accompagné pendant une longue période. Mekraza était également aux côtés de Hadj M'hamed El Anka, l'un des rares musiciens à connaître le secret du réglage du mandole. D'autres musiciens se sont imposés dans la derbouka, notamment Amar Ezzine, Amar Beriri (oncle maternel du chanteur Laâgab) Amar Tebbal (Aïssani) et Mohamed Zerbout. Hadj M'nouer, le génie Ce dernier avait accompagné Hadj M'rizek et Khlifa Belkacem. On doit signaler qu'El Anka, qui a été un drabki au début de sa carrière, a eu plusieurs élèves, notamment Chaâbane, Khlifa Belkacem et Hadj M'nouer. Ce dernier qui était connu pour sa voix forte, sa mémoire prodigieuse et sa virtuosité au tar, il s'est démarqué de tous les musiciens en créant sa propre méthode. En effet, Hadj M'nouer réussissait une utilisation double du tar, c'est-à-dire qu'il jouait au tar et à la derbouka sur le même instrument, une prouesse jamais réussie par un autre musicien. Donc, mis à part Mekraza qui était à la fois un grand chanteur de chaâbi et un véritable maître de la derbouka dziria, Hadj M'nouer s'était démarqué en créant sa propre méthode de jeu au tar qu'il utilisait en même temps en tant que derbouka. Il faut noter qu'à chaque période, il y a une génération de drabkis qui sort du lot. C'est le cas de Brahim Aggad et de Réda Raïs (18 ans) qui avait émergé dès l'âge de dix ans et qui n'est autre que le fils du chanteur Aziouez Raïs. Le fils de Mehdi Tamache est également un talentueux drabki.