Décidés à faire valoir leur position frontalement anti-élection présidentielle, les partisans du boycott, constitués de partis et de personnalités politiques, ont vu leur action «symbolique», programmée hier au niveau du sanctuaire des martyrs à Riyad El Feth, simplement avortée. Et pour cause, le rassemblement auquel ils ont appelé a tout simplement été empêché par l'impressionnant dispositif sécuritaire déployé sur place. Benbitour, candidat à la candidature qui s'est retiré de la course au motif que le jeu «est fermé», tout comme Soufiane Djilali, de Jil Djadid, Mohcine Belabbès, président du RCD, Abderrezak Mokri (MSP) ou encore Abdellah Djaballah du FJD qui ont pour leur part opté dès le départ pour le boycottage de l'élection du 17 avril, ont été violemment repoussés par les forces policières bien plus nombreuses que les quelques centaines de manifestants, pour appliquer à la lettre une «directive» de l'Intérieur stipulant que les boycotteurs n'ont pas droit de cité dans un processus qui devrait se dérouler dans le calme et la sérénité voulus, et contraints, en fin de compte, de battre en retraite et se contenter d'un rassemblement aussi symbolique, loin du lieu prévu, et lire une déclaration pour la forme, afin d'affirmer que leur détermination reste intacte malgré tous ces obstacles qualifiés de «préhistoriques», voire incompatibles avec les droits pourtant accordés par la lois suprême du pays, la Constitution, plusieurs fois «triturée» pour en faire une arme contre toutes les voix discordantes. Les voix discordantes contraintes par le dispositif policier qui a bloqué toutes les issues à tenir leur rassemblement «ailleurs» ont brandi des pancartes appelant les citoyens à boycotter le scrutin d'avril 2014. Dans une déclaration lue par le président du MSP, Abderrezak Mokri, le front du boycott a appelé «tous ceux qui refusent le fait accompli à coordonner leurs actions pour imposer le changement». Un changement qui passe, selon eux, également par le retrait de tous les candidats encore en course pour laisser le chef de l'Etat auquel ils s'opposent mener la course tout seul comme en 1999 lorsque six candidats ont opté pour la même action. L'action des boycotteurs pour laquelle la presse s'est déplacée en nombre, sans pour autant parvenir à faire, dans ce brouhaha indescriptible, normalement sa tâche, sera suivie selon nos informations par, d'abord une réunion «d'urgence» pour décider de la suite à donner au mouvement, ensuite par une autre action programmée quelques jours auparavant, consistant en un meeting populaire prévu le vendredi 21 mars à 15h à la salle Harcha pour «appeler au boycott des élections». D'autres actions sont en vue, apprend-on également, et destinées à faire barrage sur le terrain à l'élection présidentielle qualifiée de «mascarade électorale», comme cette commission mixte qui devrait être mise en place et qui sera chargée de la préparation d'une conférence de dialogue national pour mettre en place les mécanismes d'une transition démocratique en Algérie.