Le rassemblement auquel a appelé le Front du boycott de l'élection présidentielle d'avril prochain a été empêché par les forces de l'ordre. Prévu au niveau du monument des martyrs à Alger, le rassemblement a été vite étouffé par un dispositif de répression déployé pour la circonstance. Les leaders de partis, Abdallah Djaballah du FJD, Abderezzak Makri du MSP, Mohcine Belabbès du RCD, Douibi Mohamed d'Ennahda, Sofiane Djillali de Jil Djadid auxquels s'est joint Ahmed Benbitour, qui composent la coordination du boycott, ont été encerclés par des policiers de façon à ne pas pouvoir marcher. Des manifestants, munis de pancartes appelant au «boycott» et à une «période de transition», tentèrent de défier le quadrillage policier. Mais sans succès, la machine de la répression était au rendez-vous. Ce qui a contraint les chefs de partis présents à se contenter de quelques prises de paroles. Leurs propos ont convergé dans la dénonciation d'une telle attitude de la part du pouvoir politique. «Les cartes sont plus que jamais dévoilées», s'indigne Abderezzak Makri. Le chef de file du Mouvement pour la société et la paix (MSP) avertit que «si la présente situation perdure, le pays risque l'effondrement», appelant, dans ce sens, «les patriotes à s'unir pour un changement politique et pacifique». Abdallah Djaballah, de son côté, n'a pas raté la multitude de micros de télévisions qui lui ont été tendus pour faire durer sa présence et mieux médiatiser l'action de protestation contre le 4e mandat du président sortant. Le président du Front pour la Justice et le Développement (FJD) a tenu à dire son refus de voir les autorités interdire aux citoyens de s'exprimer. Pour Djaballah, épaulé par Lakhdar Benkhellaf, «le pouvoir exprime, à travers de telles violations des libertés, un mépris total à l'égard du peuple algérien». Il ajoutera, que l'objectif des tenants du pouvoir est clair. Pour lui, «les tenants du pouvoir ont peur de rendre des comptes au peuple». Il faut noter que les partisans du boycott, réunis en coordination, ont réitéré leur appel à destination des participants pour qu'ils se retirent de la compétition. Une déclaration, lue par Abderezzak Makri, suggère ainsi aux autres formations politiques engagées dans la course, de rejoindre le front du boycott. La déclaration invite les Algériens à boycotter l'élection présidentielle du 17 avril prochain. A. Y.