Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a réitéré, lundi à Washington, que la solution du conflit israélo-palestinien ne serait possible que par l'aboutissement à un Etat palestinien souverain à l'intérieur des frontières qui prévalaient avant la guerre de 1967. M. Abbas a réaffirmé ce principe lors de sa rencontre, à la Maison-Blanche, avec le président Barack Obama qui avait reçu également, il y a une quinzaine de jours, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pour tenter de concilier les positions des deux parties. Dans ce sens, le président de l'Autorité palestinienne a soutenu qu'il s'agissait de travailler sur une solution basée non seulement sur la légalité internationale mais aussi sur les frontières de 1967 afin que les Palestiniens, a-t-il précisé, «puissent avoir leur propre Etat indépendant avec El Qods-Est comme capitale» et de trouver une solution juste et durable au problème des réfugiés palestiniens. «Nous n'avons pas de temps à perdre. Le temps n'est pas de notre côté, compte tenu, surtout, de la situation très difficile que connaît le Moyen-Orient et à laquelle l'ensemble de la région est confronté», a encore souligné M. Abbas au président américain. Faisant écho aux «compromis» que les Etats-Unis exigent des deux parties pour conclure un accord de paix, M. Abbas a rappelé à M. Obama qu'en 1988 et en 1993, la partie palestinienne avait «tendu sa main» aux Israéliens afin de parvenir à une paix «juste et durable», en précisant notamment qu'en 1993 l'Autorité palestinienne avait reconnu l'Etat d'Israël. Pour sa part, le président américain a souligné à M. Abbas que prendre des «décisions difficiles», voire des risques, était nécessaire afin de parvenir à la paix, et que le moment était venu pour les dirigeants de la région de «saisir l'occasion» qui se présente. Pour M. Obama, après des décennies de négociations entre Israéliens et Palestiniens, les paramètres d'un accord de paix définitif étaient bien identifiés : «Chacun comprend à quoi ressembleront les contours d'un accord de paix, qui englobera un compromis territorial de la part des deux camps sur la base des lignes de 1967, avec des échanges (de territoires) mutuellement acceptés, qui garantiront qu'Israël soit en sécurité et aussi que les Palestiniens disposent d'un Etat souverain.» Le président Abbas effectue sa visite à Washington pour discuter des négociations de paix ainsi que de l'accord-cadre définissant les grandes lignes d'un accord de paix que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, négocie avec les deux parties, mais dont les détails ne sont pas encore connus. Mais les principaux points litigieux des négociations israélo-palestiniennes portent sur les frontières d'un Etat palestinien pour lequel les Palestiniens veulent proclamer un Etat souverain sur l'ensemble des territoires palestiniens occupés par Israël depuis juin 1967 (El Qods-Est, la Cisjordanie et la bande de Ghaza), le gel de la colonisation, le statut d'El Qods, le contrôle de l'eau et le sort des réfugiés palestiniens dont le nombre est de plus de cinq millions et dont la grande majorité sont des descendants des Palestiniens ayant fui ou chassés lors de la création d'Israël en 1948. Par ailleurs, l'Autorité palestinienne rejette toute reconnaissance d'Israël comme «Etat juif», un principe admis par les Etats-Unis dont le secrétaire d'Etat avait qualifié, récemment, de problématique et même d'«erreur» de la persistance d'Israël à demander une reconnaissance de l'Etat juif par les Palestiniens.