Le président américain Barack Obama a reconnu que les négociations de paix israélo-palestiniennes qui arrivent à échéance fin avril, sont "dures et ardues", alors que la Ligue arabe a réaffirmé son soutien aux positions du président palestinien Mahmoud Abbas. "C'est très dur, très ardu, il va falloir prendre des décisions politiques difficiles et des risques si nous voulons progresser", a indiqué lundi M. Obama aux journaliste avant sa rencontre avec le président de l'Etat palestinien Mahmoud Abbas à Washington. M. Obama a salué le président Abbas pour ses positions en faveur d'une solution "à deux Etats (israélien et palestinien) vivant côte à côte dans la paix et la sécurité". Un tel objectif "est évidemment dur à atteindre, et c'est la raison pour laquelle il nous a fallu des décennies avant d'arriver là où nous en sommes", a soutenu le président américain. Le président Abbas a insisté, pour sa part, que la solution du conflit israélo-palestinien ne sera possible que par l'aboutissement à un Etat palestinien souverain à l'intérieur des frontières qui prévalaient avant la guerre de 1967. Dans ce sens, M. Abbas a soutenu qu'il s'agissait de travailler sur une solution basée non seulement sur la légalité internationale mais aussi sur les frontières de 1967 afin que les Palestiniens, a-t-il précisé, ''puissent avoir leur propre Etat indépendant avec El Qods-Est comme capitale'' et de trouver une solution juste et durable au problème des réfugiés palestiniens. ''Nous n'avons pas de temps à perdre. Le temps n'est pas de notre côté compte tenu, surtout, de la situation très difficile que connaît le Moyen-Orient et à laquelle l'ensemble de la région est confronté'', a encore souligné M. Abbas au président américain. Faisant écho aux ''compromis'' que les Etats-Unis exigent des deux parties pour conclure un accord de paix, M. Abbas a rappelé au président américain qu'en 1988 et en 1993, la partie palestinienne avait ''tendu sa main'' aux Israéliens afin de parvenir à une paix ''juste et durable'' en précisant notamment qu'en 1993, l'Autorité palestinienne avait reconnu l'Etat d'Israël. Le président Abbas effectue sa visite à Washington pour discuter des négociations de paix ainsi que de l'accord-cadre définissant les grandes lignes d'un accord de paix que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, négocie avec les deux parties, mais dont les détails ne sont pas encore connus. Mais les principaux points litigieux des négociations israélo-palestiniennes portent sur les frontières d'un Etat palestinien pour lequel les Palestiniens veulent proclamer un Etat souverain sur l'ensemble des territoires palestiniens occupés par Israël depuis juin 1967 (El Qods-Est, la Cisjordanie et la bande de Ghaza), le gel de la colonisation, le statut d'El Qods, le contrôle de l'eau et le sort des réfugiés palestiniens dont le nombre est de plus de cinq millions et dont la grande majorité sont des descendants des Palestiniens ayant fui ou ayant été chassés lors de la création d'Israël en 1948. Par ailleurs, l'Autorité palestinienne rejette toute reconnaissance d'Israël comme ''Etat juif'', un principe admis par les Etats-Unis que le secrétaire d'Etat avait qualifié, récemment, de problématique et même d'''erreur''. Les Israéliens persistent à demander une reconnaissance de l'Etat juif par les Palestiniens. La Ligue arabe réaffirme son soutien à Abbas La Ligue arabe a exprimé lundi son soutien au président Abbas aux négociations de paix, mettant en garde contre l'obstination d'Israël et son non respect de la légalité internationale. Dans une déclaration, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Ahmed Ben Halli a mis en exergue l'importance de la visite du Président palestinien lundi à Washington. La question palestinienne se trouve dans l'impasse en raison de l'obstination israélienne, a indiqué M. Ben Halli. Les Etats unis doivent contraindre Israël à respecter l'Initiative de paix arabe et la légalité internationale pour parvenir à une paix juste et globale, a-t-il ajouté. Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères, la Ligue arabe a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités afin de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne. La question palestinienne sera largement abordée lors de la 25ème session ordinaire du sommet arabe qui se tiendra les 25 et 26 mars au Koweït. Le président palestinien devrait présenter à l'occasion un rapport sur les négociations de paix avec la partie israélienne, parrainées par les Etat Unis.