Après une semaine de violence, la vallée du M'zab retrouve son calme. Aucune émeute n'a été enregistrée, selon les habitants de la ville. Le dispositif sécuritaire mis en place a réussi à imposer une certaine rigueur. Hier encore, la quiétude régnait, même si l'odeur des cendres persiste. Les nouvelles mesures sécuritaires ont prouvé leur efficacité sur le terrain. Les camions des forces de sécurité sont encore stationnés dans tous les coins et ruelles, afin de surveiller tout mouvement suspect. Aussi les hélicoptères de la Gendarmerie nationale ont survolé toute la ville jusqu'à une heure tardive de la nuit, afin de prévenir d'éventuelles attaques. Un renforcement des effectifs de police et de gendarmerie a été décidé et appliqué. Rappelons que M. Abdelghani Hamel, DG de la sûreté nationale, avait annoncé l'allégement du dispositif sécuritaire dans la région, après avoir noté une certaine amélioration sur le plan sécuritaire. Mais la cellule de crise et de surveillance (CCS), mise en place au lendemain des émeutes ayant secoué la vallée en décembre 2013, redoutait justement le départ des forces de l'ordre, qui signifierait la recrudescence de la violence. Le passage du Premier ministre par intérim Youcef Yousfi, dimanche dernier, a également contribué à apaiser les tensions. Le ministre avait appelé les habitants de la ville «à dépasser les dissensions communautaires et à regarder vers le présent et l'avenir». M. Yousfi qui a accouru juste après l'annonce de la mort de trois personnes s'est entretenu avec les notables de Ghardaïa et a essayé de comprendre et d'écouter les doléances de chaque partie. Le FFS appelle au calme Le Front des Forces Socialistes (FFS) est convaincu de l'existence de groupes au sein du pouvoir qui tirent profit des violents évènements qui frappent de plein fouet la vallée du M'zab depuis le 23 décembre dernier. Invité de la radio de Maghreb Emergent, Ahmed Betatache, premier secrétaire du FFS, estime que le drame vécu par les habitants de Ghardaïa et ayant causé la mort de trois personnes, outre les quatre autres victimes dénombrées lors des précédents affrontements, est le fruit d'un «relâchement et laisser-aller des autorités». Craignant un conflit ethnique entre les deux communautés mozabite et arabe qui ont de tout temps cohabité, le FFS appelle à instaurer le calme et la réconciliation entre les deux communautés dans un premier temps, avant d'enquêter sur les causes profondes de ces évènements. «Il faut mettre en place en urgence une commission d'enquête composée de personnalités indépendantes pour réconcilier les deux communautés et enquêter par la suite sur les causes profondes de ces évènements», préconise Ahmed Betatache.