Madrid et Barcelone plus chères que Londres, Paris promue à la 3e place, New York reléguée à la 22e place, le classement des villes les plus chères du monde est en train d'être sérieusement chamboulé par les effets de la crise. Certaines villes comme Londres ou Reykjavik subissent de plein fouet les turbulences économiques de leurs pays. Réputée hors de prix, la capitale anglaise dégringole de la 3e à la 27e place. La vie devient donc moins coûteuse sur les bords de la Tamise qu'à Paris, devenue 3e, Francfort, 7e, Barcelone 18e, ou Madrid, 20e, selon l'étude publiée par The Economist. Deux villes japonaises, Tokyo et Osaka, occupent les deux premières places. Le classement, basé sur l'évaluation du prix de 160 produits et services de consommation courante dans 140 villes, est toutefois à prendre avec des pincettes. D'abord parce qu'il ne prend pas en compte les loyers résidentiels ou commerciaux, mais surtout parce qu'il est conditionné par les fluctuations des monnaies. Phénomène qui a pris des proportions considérables dans le contexte de crise, avec notamment les fortes dévaluations de la livre sterling ou la couronne islandaise. Pour les mêmes raisons, Oslo était partie pour occuper la tête du classement en septembre 2008. Entre temps, la couronne norvégienne a pris un sacré coup repoussant la ville au 5e rang. Difficile d'affirmer dans ces conditions que le coût de la vie est plus élevé dans telle ou telle ville pour ses habitants. Le classement garde en revanche toute sa pertinence pour les étrangers qui viennent d'un pays où la monnaie est restée forte. Ne reste plus alors qu'à renommer l'étude «classement des villes les plus chères du monde pour les touristes».