Les pays européens doivent coopérer afin de prévenir le départ de djihadistes en Syrie, a déclaré hier le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, présentant son plan visant à traiter la question des Français partis faire la guerre dans ce pays proche-oriental. «Nous sommes désireux de faire en sorte que ceux qui peuvent partir ne partent pas (…). Nous prenons des dispositions législatives en versant l'identité de ces personnes qui sont susceptibles de partir dans le système d'information Schengen de manière à ce qu'ils soient arrêtés à la frontière, ou dès lors qu'ils prennent un moyen de transport les acheminant vers la Syrie», a indiqué le ministre français sur les ondes de France 2. Son plan prévoit notamment la création de «numéros verts» ou de sites internet spéciaux où pourraient s'adresser les familles qui soupçonnent leurs proches de liens avec des extrémistes. En outre, des cyberpatrouilles seront mises en place pour surveiller en ligne les «djihadistes» potentiels, beaucoup de recruteurs agissant sur la Toile. L'objectif de ce plan est triple et consiste à prévenir et à empêcher les départs ainsi qu'à démanteler les filières djihadistes. Dans cette perspective, les autorités françaises prévoient de bloquer les avoirs provenant des canaux terroristes, d'expulser du pays les gens soupçonnés de rapports avec les organisations terroristes. Mardi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré que quelque 500 musulmans français combattaient aux côtés de groupes djihadistes sur le sol syrien. Dans ce contexte, M.Cazeneuve a présenté hier en Conseil des ministres son plan de lutte contre ce phénomène.