Avec le doublé championnat-Coupe, Pep Guardiola a terminé sa première saison au Bayern avec quatre titres (Supercoupe d'Europe et Mondial des clubs), bilan globalement satisfaisant mais qu'il veut améliorer pour satisfaire l'exigence du football allemand et bavarois en particulier. "Je connais désormais un peu mieux le football allemand: ici, il faut tout gagner et même si c'est le cas, ce n'est toujours pas suffisant, concédait le Catalan de 43 ans, après sa 2e douche de bière pour célébrer le 10e doublé de l'histoire du géant bavarois. Cette consécration a été obtenue dans le même stade olympique de Berlin où le "Rekordmeister" avait assuré le 24e titre national de son histoire dès la 27e journée, plus vite encore que le groupe de Jupp Heynckes la saison précédente. Même si Guardiola a répété que la saison est "déjà très bonne" avec le titre national, "le plus important quand c'est un travail de chaque semaine", il était incontestablement soulagé au terme des 120 minutes de bataille contre Dortmund (2-0) remportée grâce aux buts d'Arjen Robben et Thomas Müller dans les dernières minutes. La tonne de pression qui pesait sur ses épaules, comme en témoignait sa nervosité sur le bord de touche d'où il n'a cessé de gesticuler, venait de s'envoler. Il pouvait partager son bonheur avec ses joueurs dont certains, comme Franck Ribéry, avait mis récemment des doutes sur le système de rotation du coach. "Ce n'était pas facile pour moi d'arriver après le triplé de Jupp Heynckes. De mes cinq années d'entraîneur ce fut la plus difficile", avouait d'ailleurs l'homme qui était venu avec l'aura des quatre glorieuses aux commandes du grand Barça (14 trophées en 18 compétitions). Critiques sur le style de jeu Il passera un été plus tranquille après une fin d'exercice difficile depuis la chute du champions d'Europe en demi-finale contre le Real Madrid, qui avait engendré de nombreuses critiques sur le style de jeu imposé à une équipe qui sortait d'un triplé historique. "Les critiques étaient plutôt justifiées, j'ai fait des choses que je n'aurais pas du faire, concédait-il. J'ai commis des erreurs de style de jeu et tactiques contre le Real, mais ce sont des choses qui arrivent dans les grands matches et contre les grands clubs". "Chaque entraîneur a ses idées et je sais que les joueurs se sont demandé pourquoi il fallait changer, a concédé le Catalan, qui avait déjà assuré qu'il n'était pas question de changer. "L'équipe doit jouer avec les idées de l'entraîneur. Je suis convaincu que c'est la seule solution pour le club", avait-il insisté deux semaines plus tôt. "Je ne suis pas venu ici pour changer la culture du football allemand pas plus que celle du Bayern. Mais, lorsque je parle au quotidien avec mes joueurs, je ne peux pas parler d'idées auxquelles je ne crois pas". Avis totalement partagé par son capitaine Philipp Lahm qui, à la veille de la finale, avait qualifié de "système de rêve" le jeu basé sur la possession du ballon imposé par le Catalan depuis son arrivée. "J'adore, mais il faut l'appliquer à 100%", avait estimé le capitaine de la Mannschaft, "fermement convaincu" qu'il "ne faut pas revenir en arrière". Guardiola et sa bande devaient communier une nouvelle fois avec leurs fans sur une des grandes places munichoises dimanche. Après, le coach pourra entamer les discussions avec les dirigeants pour préparer la saison prochaine dont l'objectif principal sera sans aucun doute la reconquête du titre européen...