Où s'arrêtera l'Atletico Madrid ? Le bolide "colchonero" est parvenu au titre samedi en Championnat d'Espagne devant les grosses cylindrées Barça et Real et sa route passe désormais par Lisbonne, où il peut atteindre un retentissant doublé Liga-C1 samedi prochain contre son voisin merengue. L'Atletico proche d'un autre "Doblete" A peine remis de l'ivresse d'un premier titre de champion depuis 18 ans, l'Atletico de l'entraîneur Diego Simeone peut déjà voir plus grand. Après tout, lors de la saison 1995-1996, le club avait réussi le "Doblete" Liga-Coupe du Roi, avec un certain Simeone en patron du milieu de terrain "rojiblanco". L'Argentin, nommé entraîneur fin 2011, a conduit ses joueurs à soulever quasiment tous les trophées en deux ans et demi: Europa League et Supercoupe d'Europe (2012), Coupe du Roi (2013) et donc Liga en (2014). Outre la négligeable Supercoupe d'Espagne, il ne lui reste plus qu'à aller chercher la prestigieuse Ligue des champions samedi prochain à Lisbonne face au Real. L'"Atleti" a déjà joué une finale de C1. C'était en 1974 et Luis Aragones et ses équipiers s'étaient inclinés (1-1 a.p., 4-0 en finale rejouée). Quarante ans plus tard, et alors que s'est éteint en février Aragones, mythique entraîneur "colchonero" et sélectionneur espagnol, le club peut enfin panser la plaie. "Je suis sûr que Luis était là en seconde période, placé dans la surface, avec les garçons", a dit Simeone samedi après le nul (1-1) au Camp Nou, arraché malgré les sorties précoces sur blessures de Diego Costa et Arda Turan. Pour Aragones, pour l'histoire, pour le "Doblete", reste à aller chercher la C1. Cette semaine est un beau résumé de cette folle saison, qui a permis à l'Atletico, jadis perdant magnifique, de faire vaciller le duopole Barça-Real: les "Matelassiers" ont gagné la Liga devant Barcelone et peuvent désormais s'offrir la Ligue des champions devant la "Maison blanche". Et les finales, les hommes de Simeone ont prouvé qu'ils savaient les gagner. Le Real décimé avant la "Decima" ? Les jours passent et l'inquiétude grandit au stade Bernabeu, où les pépins physiques s'accumulent à l'approche du grand rendez-vous: une nouvelle finale de Ligue des champions et l'opportunité de décrocher enfin la "Decima", cette 10e C1 que le Real attend depuis sa dernière victoire, en 2002. Samedi, toutes les alarmes se sont enclenchées quand Cristiano Ronaldo s'est retiré en cours d'échauffement avant le match contre l'Espanyol Barcelone. Idem lorsque le Français Karim Benzema a été remplacé après l'heure de jeu, se tenant la cuisse. Les deux attaquants souffrent chacun d'une contracture, a expliqué l'entraîneur Carlo Ancelotti, qui s'est montré rassurant quant à leur participation à la finale. Mais alors que le milieu Xabi Alonso sera suspendu à Lisbonne et que le défenseur Pepe souffre d'une blessure musculaire qui le rend très incertain, ces nouveaux pépins compliquent nettement la tâche de l'Italien. Une page se tourne au Barça Le FC Barcelone, pour la première fois depuis 2008, achève une saison sans titre majeur. Et l'entraîneur Gerardo Martino a annoncé samedi son départ du club après seulement une saison en Catalogne. Une sensation de gâchis domine à propos de cette équipe, qui a tout gagné ces dernières années dans le sillage de Lionel Messi mais qui, à l'image de son quadruple Ballon d'Or, a manqué d'allant aux moments décisifs. "Cette saison se termine et beaucoup de choses se terminent", a résumé Andres Iniesta samedi soir. Sans Martino, sans le capitaine Carles Puyol et le gardien Victor Valdes, partants, le Barça va devoir remodeler en profondeur son effectif. Ce sera peut-être avec l'entraîneur Luis Enrique, donné favori par la presse pour succéder à Martino. Il faudra que le nouvel arrivant résolve une équation compliquée: garder le brillant jeu de passes forgé par Pep Guardiola (2008-2012) mais le rendre à nouveau redoutable. Vaste programme.