Sabri Lamouchi, l'un des six Bleus recalés avant le Mondial-98, va participer à sa première Coupe du monde, cette fois à la tête de laCôte d'Ivoire où il doit gérer des stars de la dimension de Didier Drogba et Yaya Touré. Son absence de la phase finale organisée en France, l'ex-milieu de terrain d'Auxerre (1994-1998), de l'Inter Milan (2003-2004), de Monaco (1998-2000) et de Marseille (2005-2006) l'a ruminée de longs mois avant d'en faire définitivement le deuil. Sa sortie en catimini du repaire des Tricolores à Clairefontaine à quelques jours du coup d'envoi du tournoi reste une cicatrice sur sa belle carrière de joueur (12 sélections en équipe de France), débutée à Alès (L2) et bouclée au Qatar. Le voilà en passe de chasser ce vieux fantôme en dirigeant les Eléphants au Brésil. Les débuts n'ont pas été simples pour le Lyonnais de 42 ans, double champion de France avec Auxerre et Monaco et catapulté sélectionneur de la Côte d'Ivoire en mai 2012 sans avoir dirigé la moindre équipe auparavant. La CAN-2013, sa première phase finale, ne sera pas un bon souvenir, le leader technique Yaya Touré n'étant pas parvenu pas à compenser l'inefficacité d'un Drogba en nette perte de vitesse après son passage en Chine (Shanghai Shenhua). Le technicien français n'avait d'ailleurs pas hésité à se passer à plusieurs reprises de son attaquant vedette, relégué sur le banc. Maintenu à son poste malgré l'élimination en quart de finale contre le Nigeria (2-1), futur vainqueur, Lamouchi assied sa légitimité lors des qualifications pour le Mondial-2014 de la zone Afrique. La Côte d'Ivoire devance notamment le Maroc dans son groupe (4 victoires, 2 nuls) avant de terrasser le Sénégal (3-1, 1-1) en barrages. 'Alchimie' "Le coach a réussi une belle alchimie entre nous", estime le défenseur de Toulouse Akpa Akpro. Elle pourrait sauter aux yeux au Brésil, où les Eléphants ont les moyens de franchir enfin le premier tour après leurs échecs de 2006 et 2010. Le groupe C n'a rien d'insurmontable: la Colombie espère fébrilement la guérison complète de Falcao, la Grèce est solide mais sans génie, et le Japon, champion d'Asie, est largement dans les cordes des Ivoiriens. Dès le tirage au sort, Lamouchi n'a pas caché que l'objectif était d'"atteindre la deuxième phase". "Ce groupe est assez équilibré. Pour la Côte d'Ivoire, ce tirage paraît en tout cas moins difficile que pour les deux dernières éditions de la compétition. Mais on ne peut pas dire que ce soit un cadeau non plus", avait-il ajouté. "On a des joueurs qui arrivent à la fin de leur aventure avec la sélection et ils vont vouloir laisser un bon souvenir. Il va y avoir beaucoup d'envie. On a les qualités pour franchir ce premier tour, et ensuite sur un match tout peut arriver. On a notre destin entre les mains", a récemment expliqué l'autre Ivoirien du Téfécé Serge Aurier. Pour aborder le premier match du Mondial, le 14 juin face au Japon, "dans une condition physique optimale", Lamouchi a choisi les Etats-Unis comme lieu de préparation avec au programme deux amicaux le 30 mai contre la Bosnie et le 4 juin face au Salvador.