Ils ne sont pas tous innocents, ceux qui s'assoient sur les bancs du jardin public de Tazmalt. Ce square est tout ce qu'il y a de calme dans cette ville. Calme. D'une tranquillité… grave. La gravité des fléaux qu'il dissimule, à l'ombre des arbres où le soleil n'a pas droit d'y émettre ses rais. Lorsque vous pénétrez dans ce lieu, vous avez déjà l'impression qu'on vous épie. De grands yeux qui brillent derrière les feuillages. Vous êtes pour eux un potentiel client. Ils s'approchent, vous scrutent avec des regards inquisiteurs. Ils passent sans dire un mot. Puis reviennent. Ils attendent dans un coin. Ils vous épient, sous une épaisse fumée lâchée de leur bouche. Vous ne bronchez pas. Ils se détournent. Car, pour eux, vous n'êtes pas un adepte de leur secte : Le nirvana. Un jeune lycéen arrive. Il discute un moment avec un adulte qui buvait une bière. Leurs mains se croisent, avec des gestes précis, leurs regards brillants vont dans tous les sens. Le lycéen s'éloigne. Il fume dans un coin. Il revient, le visage complètement défait et les pupilles dilatées. Il venait de fumer un joint. Il sort du jardin pour aller au lycée. Un homme, la cinquantaine, pris de panique, déterre quelque chose pour le mettre dans sa poche. Quelque chose enveloppé dans un papier blanc. Probablement de la drogue. Nous n'avons rien vu mais il est fort à parier qu'il s'agit de stupéfiant étant donné que tous les trafiquants de drogue enterrent leur came pour ne pas se faire appréhender avec. Ce jardin n'a rien de secret, il est réputé pour être un lieu de vente et de consommation de drogue et de boissons alcoolisées. Les autorités compétentes semblent l'ignorer. Pour des raisons qui nous échappent.