La finale de la Ligue des champions mettra pour la première fois aux prises deux équipes de la même ville samedi à Lisbonne (20h45): le Real Madrid qui vise un dixième titre et son voisin l'Atletico en quête d'un formidable doublé. Depuis 2002 et une finale remportée contre le Bayer Leverkusen sur une volée inoubliable de Zidane, le compteur du Real Madrid reste bloqué à neuf. C'est de très loin le record de victoires en C1, mais le dixième titre, la fameuse "decima", est devenu une véritable obsession pour le club "merengue". "Tout le monde sait l'importance de cette compétition pour le Real Madrid. Je l'ai dit dès le premier jour, je suis là pour aider l'équipe à gagner cette coupe. Nous en sommes très proches", a déclaré vendredi l'entraîneur du Real Carlo Ancelotti, qui préfère parler de "rêve". Après trois ans de tumulte sous le règne de José Mourinho, le technicien italien a ramené le calme au Real. Mais il sait bien que c'est la Coupe qui est attendue près de la fontaine de Cibeles, où les supporters du Real fêtent leurs triomphes. A Lisbonne, où près de 120.000 Espagnols devraient arriver (le double de la capacité du stade da Luz), un autre homme sera particulièrement attendu: Cristiano Ronaldo. L'attaquant portugais a commencé sa carrière professionnelle au Sporting, dont le stade José Alvalade est à quelques centaines de mètres à peine du stade da Luz. Avec Costa ? Ballon d'Or en janvier, il se verrait bien décrocher une deuxième Ligue des Champions après celle de 2008 avec Manchester United avant de guider la sélection portugaise au Mondial. Mais Ronaldo, comme Benzema et Pepe, a été gêné par des soucis physiques ces dernières semaines et ne sera peut-être pas à 100% samedi. "Cristiano n'a pas de problème. Il jouera", a tout de même tranché Ancelotti vendredi. Côté Atletico, c'est la cuisse droite du buteur Diego Costa qui pose problème. L'Hispano-brésilien a été jusqu'à Belgrade pour y suivre un traitement à base de placenta de jument. Il s'est entraîné vendredi et pourrait tenter le coup. Mais les "Colchoneros" comptent d'abord sur leur entraîneur Diego Simeone, qui en moins de trois ans a transfiguré le club et lui a déjà offert une belle collection de trophées. Europa League et Supercoupe d'Europe (2012), Coupe du Roi (2013) et cette année le championnat d'Espagne au nez et à la barbe des beaucoup plus riches Real et Barcelone, le bilan est éloquent. Simeone 'comme un dieu' "Pour nous il est comme un dieu. Il est arrivé et il a tout changé. Ce qu'il nous a dit s'est réalisé. On le suit et s'il nous dit de sauter du pont, on le fait. Il connaît parfaitement le foot", a expliqué vendredi Tiago, milieu de terrain de l'Atletico. Malgré le titre en Liga, l'Atletico s'avancera donc en outsider de cette finale, la deuxième seulement de son histoire. En 1974, le club madrilène avait été battu 4-0 par le Bayern Munich lors d'un deuxième match, le précédent s'étant soldé par un nul 1-1 après prolongation. Samedi, "El Cholo" et ses hommes miseront comme d'habitude tout sur une solidarité, une hargne et une science tactique au-dessus de la moyenne. "On connaît nos forces et nos faiblesses. Nous sommes compacts, bien organisés et nous interprétons bien les situations. C'est ce qui nous a menés ici", a résumé Simeone vendredi.