Malgré une erreur grossière qui permettait à l'Atletico de prendre l'avantage en finale de Ligue des Champions, samedi à Lisbonne, le gardien du Real Madrid Iker Casillas a été sauvé de l'enfer par ses coéquipiers. L'émotion du gardien espagnol de 33 ans était bien visible quand il tombait dans les bras de Marcelo, troisième buteur au Stade da Luz après un renversement de situation signé Ramos et Bale. Le capitaine du Real savait que, grâce à eux, il aurait quelques minutes plus tard l'honneur de lever la Coupe, symbole de cette "Decima" (10e titre) que le club espagnol recherchait depuis si longtemps. Censé apporter un surplus d'expérience à son Real Madrid de toujours, le portier, double champion d'Europe et champion du monde en titre avec l'Espagne, a pourtant commis une faute grave qui aurait pu être fatale, alors que ses coéquipiers avaient les choses en main. A la 36e minute, un ballon mal dégagé sur corner était remis dans la surface par Juanfran et Casillas ratait complètement sa sortie, se retrouvant perdu au milieu du guet, incapable de contrer la tête en lob de Godin... Preuve que ce n'était pas sa soirée, même peu sollicité par les attaquants de l'Atletico, il commettait une nouvelle erreur très semblable en prolongation, mais Tiago n'en profitait pas et dévissait sa frappe (114). Remplaçant en Liga Habituellement d'un sang-froid remarquable, Casillas a cette fois succombé sous le poids de la responsabilité au terme d'un parcours en dents de scie ces derniers mois. Blessé pendant plusieurs mois la saison dernière, il n'avait ensuite pas réussi à reprendre sa place d'incontestable N.1, devant se contenter de jouer les doublures de Diego Lopez en Liga. Comme son prédécesseur José Mourinho, l'entraîneur de la Maison blanche Carlo Ancelotti avait tranché en début de saison en faveur de Lopez, choisissant de titulariser Casillas uniquement en Coupe du Roi et en Ligue des Champions. La qualification du Real pour la finale de samedi permettait donc à l'emblématique portier de rejouer les premiers rôles. Car dans l'effectif des "Merengue", l'expérience et le palmarès de Casillas, qui jouait son 140e match en Ligue des Champions, n'ont pas d'égal. Le gardien était déjà là lors de la finale de 1999 face à Valence (3-0) qui permettait au Real de s'offrir sa huitième Coupe aux grandes oreilles. Et, surtout, il était là pour faire naître la légende de "San Iker" en remplaçant brillamment César Sanchez, blessé, lors de la finale de Glasgow en 2002, emportée par les Madrilènes face au Bayer Leverkusen (2-1). Avec une succession de bonnes prestations récemment en Coupe du Roi et en C1, le portier avait encore une fois fait preuve d'un mental de fer, ne se laissant pas abattre par sa difficulté à convaincre Mourinho, puis Ancelotti, que son heure de gloire n'était pas révolue. Affichant des réflexes intacts malgré un moindre temps de jeu, il a même établi un nouveau record d'invincibilité (952 minutes) entre novembre et février. Iker Casillas avait ainsi rassuré beaucoup de personnes ces dernières semaines, à commencer par le sélectionneur Vicente Del Bosque, qui compte encore sur lui pour défendre le titre de champion du monde le mois prochain au Brésil lors du Mondial-2014. Comme au Real, Casillas avait été mis en ballottage à l'automne par un excellent Victor Valdes mais le gardien barcelonais s'est ensuite blessé à un mollet. Si Del Bosque garde le suspense, il reste peu de doutes que le Madrilène sera son gardien en Coupe du monde.