Un forum sur les menaces transnationales dans la région de l'Afrique du Nord se tient à Alger avec la participation d'une soixantaine d'experts nationaux et étrangers, indique lundi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Organisée par le Centre américain des études stratégiques pour le Proche-Orient et la région de l'Asie du Sud (Near East South Asia Center for Strategic Studies, NESA) en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, la rencontre, qui prendra fin jeudi, sera consacrée à l'analyse des menaces sécuritaires dans la région de l'Afrique du Nord et leurs causes politiques, économiques et sociales. "Le choix de l'Algérie pour abriter ce forum témoigne de l'importance stratégique du rôle de notre pays dans la lutte contre le terrorisme et autres crimes connexes", explique le MAE. Ce forum, qui regroupe des experts et d'éminents professeurs algériens, américains, tunisiens, marocains, libyens mauritaniens et égyptiens, est le 4e du genre après ceux de Bangkok, Amman et Rome dédiés aux thèmes spécifiques à chacune des régions concernées. Les travaux du forum se pencheront, durant quatre jours, sur les facteurs politiques et économiques des menaces transnationales et la convergence des menaces transnationales en Afrique du Nord. Les causes politiques et économiques et la familiarisation avec le secteur de la sécurité seront également les deux autres thèmes au menu des quatre panels. Les panels sont composés de groupes de travail thématiques sur plusieurs sujets dont l'impact du "printemps arabe" et de l'intervention militaire en Libye et les autres facteurs économiques et politiques sur la situation sécuritaire dans la région. Le rôle des réseaux illicites et du phénomène de la radicalisation de certains mouvements dans la dégradation de la situation en Afrique du Nord et l'étude des facteurs positifs ou négatifs que le développement économique et l'inclusivité politique peuvent donner à la stabilité de cette région figurent également au programme. Les panels porteront aussi sur le rôle de la coopération régionale et internationale dans la sécurité des frontières et la lutte contre les réseaux illicites. Les participants auront à analyser les situations sécuritaire, politique, économique et sociale dans cette région. Dans ce cadre, la partie algérienne participe avec son expertise "avérée et reconnue" en la matière avec des académiciens spécialistes et des cadres des ministères des Affaires étrangères et de la Défense nationale, ainsi que des anciens responsables algériens de haut niveau, indique-t-on de même source. Le NESA Center, créé en 2000, est un prestigieux centre de réflexion (Think Tank) qui relève du département de la Défense américaine (Pentagone). Ce centre, qui figure parmi les cinq centres régionaux relevant de l'Agence américaine de coopération de défense et de sécurité (Defense Security Cooperation Agency), regroupe des universitaires de renom et des experts du cercle diplomatique et militaire. Le NESA Center entretient des relations "très étroites" avec l'Algérie, souligne le MAE dans son communiqué. A ce titre, plus de 200 cadres et responsables algériens ont participé aux formations organisées par ce centre durant ces dernières années. Le NESA Center soutient, par ailleurs, les efforts de coopération de sécurité pour les quatre commandements régionaux américains comme le Commandement central des Etats-Unis d'Amérique (USCENTCOM) et le Commandement des Etats-Unis d'Amérique pour l'Afrique (AFRICOM). Il soutient aussi les efforts de coopération de sécurité pour le Commandement des Etats-Unis d'Amérique pour l'Europe (USEUCOM) et le Commandement des Etats-Unis d'Amérique pour le Pacifique (USPACOM). L'objectif du Centre NESA est de construire des relations "durables et mutuellement bénéfiques" entre le gouvernement américain et ses alliés dans la région du Proche-Orient et de l'Asie du Sud et leurs forces armées, en mettant l'accent sur des approches multilatérales "plus larges" et sur le renforcement des capacités pour répondre aux problèmes et aux préoccupations liées à la sécurité régionale".