L'augmentation rapide des besoins en eau a incité le ministère des Ressources en eau à programmer plusieurs projets durant ces dix dernières années, dont la plupart sont déjà réalisés. Cette politique a permis à l'Algérie de s'inscrire parmi les premiers pays africains à réaliser le 7e objectif du millénaire pour le développement (OMD) de l'ONU. Dans le cadre du développement du secteur, le gouvernement prévoit de débourser 19 milliards de dollars pour le prochain programme quinquennal 2009-2014. Il y a lieu de rappeler que les réalisations du programme quinquennal 2005-2009 ont coûté au Trésor public une enveloppe budgétaire de 2000 milliards de dinars. Grâce à ces réalisations, le nombre d'habitants n'ayant pas accès à l'eau potable et aux services de l'assainissement a considérablement diminué. Le ministère des Ressources en eau s'est appuyé sur trois axes essentiels se traduisant par la mobilisation des ressources en eau superficielles et souterraines, la réalisation de réseaux d'adduction et de distribution et enfin la lutte contre la déperdition de la ressource et sa gestion rationnelle. Dans ce cadre, l'Etat a lancé la construction de 15 nouveaux barrages dans les principaux bassins hydrographiques et dont l'interconnexion à travers des systèmes de transfert d'eau a permis d'alimenter tous les village des régions. Il s'agit entre autres des barrages inaugurés au cours de ces 5 dernières années à Mila (Beni Haroun) et Tizi Ouzou (Taksebt) en 2007. Le nombre de barrages en Algérie passe ainsi de 44 unités en l'an 2000 à 59. Le ministère des Ressources en eau devrait réaliser 13 autres afin d'atteindre le but fixé à l'horizon 2015, soit 72 barrages. Les grands systèmes de transfert sont, faut-il le rappeler, lancés autour du barrage de Beni Haroun qui a une capacité de stockage de près d'un milliard m3 pour l'alimentation de cinq wilayas de la région est (Mila, Constantine, Khenchela, Oum El Bouaghi et Batna), de celui de Taksebt pour desservir les wilayas du centre (Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger) et de Koudiet Acerdoune (Bouira) au bénéfice des wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, M'sila et Médéa. Pour le Constantinois, l'aménagement Beni Haroun a permis le transfert d'un volume annuel de 504 millions m3 se répartissant comme suit : 242 millions m3 pour l'alimentation en eau potable de plus de 4,6 millions d'habitants des grandes villes de l'est (Jijel, Mila, Oum El Bouaghi, Batna, Constantine, Aïn M'lila et Khenchela) et 262 millions m3 pour l'irrigation de 30 000 ha. Magtaa, un mégaprojet méconnu Il est prévu en outre l'alimentation de la région ouest située dans le couloir Mostaganem-Arzew-Oran à partir des barrages de Cheliff et de Keddara, et ce, à partir de ce semestre. L'aménagement du système de production d'eau Cheliff-Keddara, dénommé MAO, est un outil décisif pour alimenter l'Oranie. Il assurera 155 millions m3/an destinés à l'AEP du couloir Mostaganem-Arzew-Oran. Les régions sud et des Hauts Plateaux bénéficieront, quant à elles, de transferts d'eau de forages effectués sur la nappe albienne, à l'exemple de celui en cours de réalisation pour l'alimentation de Tamanrasset à partir d'In Salah sur une distance de 740 km. Le dessalement de l'eau de mer et des eaux saumâtres a connu ces dernières années une avancée remarquable grâce à plusieurs facteurs, notamment un littoral long de 1200 km. Dans ce cadre, la société mixte algéro-singapourienne Tahlyat Myah Magtaa (TMM) a annoncé hier la clôture financière du package contractuel et le lancement de la construction de l'usine de dessalement de l'eau de mer de Magtaa (Oran). Ce mégaprojet, d'une capacité de 500 000 m3/jour, entre dans la cadre du programme lancé par le département le ministère des Ressources en eau pour répondre aux besoins des Algériens en eau potable. La partie algérienne est majoritaire puisqu'elle détient 53% du capital de cette société, et ce, en application d'un avenant à l'accord d'association signé entre les actionnaires. La station de Magtaa, classée comme l'une des usines de dessalement les plus importantes au monde, coûtera 468 millions de dollars. Elle devra satisfaire, dès son entrée en service en 2011, les besoins en eau de près de cinq millions d'habitants de la région ouest du pays. Ainsi, 13 stations de dessalement de l'eau de mer sont réalisées dans les régions côtières, notamment dans l'ouest du pays, pour la production de 2,26 millions m3/jour, soit 825 millions m3/an, une quantité qui représentera près du tiers des capacités de retenue des barrages qui existaient jusqu'en 2000. Les deux stations d'Arzew pour Oran et de Hamma (Alger) sont déjà opérationnelles, alors que dix autres projets de réalisation ont déjà été lancés. La dotation moyenne par habitant en eau potable est passée de 160 l/j en 2007 à 165 l/j/habitant actuellement. En ce qui concerne la fréquence de la distribution de l'eau, sur les 1541 communes du pays, 70% reçoivent désormais l'eau quotidiennement contre 45% en 1999.