Une vague d'attaques a fait 32 morts et plus d'une centaine de blessés mercredi en Irak, ont indiqué des sources médicales et sécuritaires, au lendemain d'une autre vague de violences qui a fait 35 morts. L'Irak renoue avec le niveau des violences de 2008, quand le pays sortait à peine d'un conflit confessionnel sanglant après l'invasion américaine de 2003. L'attaque la plus meurtrière a eu lieu dans le centre de Kirkouk (nord), où deux véhicules piégés ont explosé, faisant huit morts et neuf blessés, selon le responsable des affaires sanitaires de la province, Sabah Mohammed. La ville multi-confessionnelle de Kirkouk est située au centre d'un territoire que se disputent le gouvernement fédéral et la région autonome du Kurdistan. Aucun groupe n'a pour le moment revendiqué ces violences, mais des insurgés sunnites mènent régulièrement ce type d'attaques dans les zones contestées, profitant du manque de communication entre les forces kurdes et celles du gouvernement fédéral. Ailleurs dans le nord de l'Irak, un kamikaze a fait exploser un camion piégé à Souleimane Bek, tuant deux personnes, tandis que deux personnes sont mortes à Touz Khourmatou, non loin de là, dont un policier dans l'explosion d'un corps piégé. Une autre voiture piégée a explosé près de l'hôpital d'Hilla, une ville majoritairement chiite au sud de Bagdad, faisant 7 morts. Dans les provinces de Salaheddine et Diyala, trois personnes ont été tuées. Dans le nord de Bagdad, une voiture piégée a explosé dans une zone commerciale de Saba Abkar, un quartier majoritairement sunnite, tuant quatre personnes, tandis que d'autres dans et aux environs de la capitale faisaient 6 morts. Ces attaques interviennent au lendemain d'une vague de violence qui a fait 35 morts à travers le pays, parmi lesquels Mohammed Abou Richa, chef tribal et neveu d'un célèbre leader d'une milice anti-Qaïda. Abou Richa a été tué dans un bombardement sur la ville de Fallouja, tenue depuis début janvier par des insurgés, qui a fait 18 morts. Les violences ont fait plus de 4.000 morts dans le pays depuis le début de l'année, dont 900 pour le seul mois de mai. Les autorités imputent cette escalade à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités dominées par les chiites. Les responsables politiques cherchent depuis plusieurs semaines à constituer des alliances en vue de la formation d'un gouvernement, que le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki entend continuer à diriger, même si les législatives du 30 avril ne lui ont pas donné de majorité claire.