Le secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouf, a qualifié samedi d'«illégal» l'accès au pouvoir à Madagascar du chef de l'opposition Andry Rajoelina, appelant ce dernier à prendre «d'urgence» les mesures nécessaires en vue d'un retour à l'ordre constitutionnel. «L'ensemble du processus est entaché d'illégalité et constitue une rupture de l'ordre constitutionnel», a indiqué dans un communiqué M. Diouf. Il a «appelé les autorités de fait à prendre d'urgence toutes les mesures nécessaires à un retour rapide à l'ordre constitutionnel et démocratique (...) et permettre la tenue dans les meilleurs délais d'élections libres, fiables et transparentes». M. Diouf a «invité avec insistance au plein respect des droits et des libertés fondamentaux et à la protection des biens et des personnes, impliquant notamment la garantie de la sécurité du président Marc Ravalomanana et de ses proches», selon le texte. M. Diouf a aussi demandé que la sécurité de l'ancien président Marc Ravalomanana soit garantie. A Antananarivo, Andry Rajoelina a prêté serment samedi comme président de transition de Madagascar. Pour rappel, Marc Ravalomanana a été contraint de démissionner mardi et de remettre les pouvoirs à l'armée. Les pouvoirs ont été ensuite transférés à son rival Andry Rajoelina dont les partisans n'ont cessé de manifester depuis fin janvier pour obtenir le départ du chef de l'Etat. Des pays africains ont condamné ce changement du pouvoir et menacé d'imposer des sanctions si Rajoelina ne renonce pas au pouvoir. L'UA qui condamne toute prise «illégale» du pouvoir sur le continent a jugé que le changement de pouvoir à Madagascar est «anticonstitutionnel». Pour sa part, la Commission de l'océan Indien (COI), dont le siège est à l'île Maurice, a appelé les acteurs politiques malgaches à «restaurer rapidement l'ordre constitutionnel» à Madagascar. L'organisation régionale, qui regroupe les Comores, Madagascar, Maurice, la Réunion (France) et les Seychelles, a aussi demandé que «la sécurité de (l'ancien président déchu) Marc Ravalomanana soit assurée». Le ministre des Affaires étrangères mauricien, Arvin Boolell, a pour sa part indiqué que Maurice, s'alignant sur la position de l'Union africaine, souhaite l'organisation d'élections à Madagascar le plus vite possible.