Une assise nationale en présence notamment des partis politiques sera organisée à Madagascar les 2 et 3 avril prochains en vue de l'organisation d'une élection présidentielle, a annoncé mardi soir à la presse le porte-parole du gouvernement malgache. "La première assise aura lieu les 2 et 3 avril; tous les acteurs sociaux, les partis politiques, les forces vives de ce pays seront conviés à honorer ce grand rendez-vous", a déclaré le porte-parole et ministre des Télécommunications Augustin Andriamananoro, à l'issue d'un Conseil des ministres au palais présidentiel. "L'assise va essayer de déterminer la date pour l'organisation et la tenue de l'élection présidentielle et l'élaboration du code électoral", a-t-il dit. L'objectif de ces assises est aussi "de déterminer les points abordés pour la conférence nationale qui déterminera l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour le passage à la IVème République", a-t-il expliqué, ajoutant: "C'est un grand rendez-vous qui est très attendu par nous tous y compris la communauté internationale". La communauté internationale a condamné le changement de pouvoir à Madagascar qu'elle juge "inconstitutionnel".L'ex-chef de l'opposition malgache, Andry Rajoelina, a prêté serment samedi comme président de transition. Lâché par l'armée, l'ex-président Marc Ravalomanana avait été contraint de démissionner mardi en transférant les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les a ensuite remis à M. Rajoelina. Lundi et mardi, plusieurs milliers de Malgaches, dont des membres du parti TIM de M. Ravalomanana, ont manifesté à Antananarivo pour protester contre la "prise de pouvoir illégale" de M. Rajoelina et réclamer le retour de M. Ravalomanana. Interrogé pour savoir si le TIM et les autres représentants de ce mouvement seraient invités aux assises, M. Andriamananoro a répondu: "Bien évidemment". Des assises nationales de sortie de crise avaient déjà été prévues mi-mars sous la présidence Ravalomanana, mais avaient été reportées sine die après le refus de M. Rajoelina d'y participer. A propos des récentes manifestations contre le régime de M. Rajoelina, le porte-parole a estimé qu'on "pouvait se réjouir de la démocratie effective à Madagascar". "Ces gens-là prônent aussi la légalité, j'imagine qu'ils ne sont pas contre nous", a-t-il dit, jugeant toutefois qu'il fallait "éviter les bavures dans les propos tenus" et que "l'ordre public ne devrait pas être menacé". Réagissant à la présence au Swaziland de M. Ravalomanana, le porte-parole a estimé que M. Ravalomanana "essayait de braquer les projecteurs sur lui". "Il va vouloir le faire en dehors du territoire malgache parce qu'il n'a pas réussi à le faire dans son propre pays", a critiqué le porte-parole. Un sommet de la Communauté de Développement d'Afrique australe (SADC), dont Madagascar est l'un des 15 membres, doit se tenir le 30 mars dans la capitale swazie Mbabane pour décider ou non de sanctions contre le régime d'Andry Rajoelina. M. Ravalomanana "est écouté par une partie de la SADC qui a les mêmes intérêts que lui. Je sais qu'ils sont en train de fomenter de coups pour prendre des mesures à l'encontre des intérêts du peuple malgache", a affirmé le porte-parole.